Le nouveau permis de conduire PLUS, qui permet d'entrer aux États-Unis en voiture ou en bateau, laisse les Québécois plutôt froids. Les deux tiers d'entre eux sont en effet peu ou pas du tout intéressés à payer quelques dizaines de dollars de plus pour acquérir cette nouvelle pièce d'identité, selon un sondage Léger commandé par la Société de l'assurance automobile du Québec en août 2008 dont La Presse a obtenu copie.

La principale raison: 55% des 4550 détenteurs de permis consultés ont déjà un passeport et préfèrent l'utiliser pour entrer aux États-Unis. Et 36% ont indiqué qu'ils ne voyageaient tout simplement pas chez nos voisins du Sud. Enfin, il ne s'agit d'une question d'argent que pour 1% des personnes consultées.

 

L'accueil est nettement plus intéressant chez ceux qu'on a identifiés comme la clientèle cible, soit le 18% de détenteurs de permis qui n'ont pas de passeport et qui comptent se rendre aux États-Unis par voie terrestre. Cette tranche très spécifique compte se procurer le permis de conduire PLUS dans une proportion de 67%.

C'est en Estrie et à Montréal qu'on trouve le plus grand intérêt pour ce permis de conduire, alors que 40% et 37% des personnes sondées ont répondu qu'il était «très probable» ou «assez probable» qu'elles se le procurent.

Effectué l'été dernier, soit sept mois avant le lancement officiel, ce sondage se voulait un outil pour évaluer la demande pour cette nouvelle façon de franchir la frontière. À partir du 1er juin prochain, les douaniers américains vont resserrer les contrôles en exigeant un passeport ou certaines cartes spécifiques comme la carte NEXUS ou le permis de conduire PLUS. Ce dernier document, renouvelable aux quatre ans, coûtera 40$ de plus que le permis classique.

À partir des réponses à ce sondage, la SAAQ a établi quatre scénarios pour la demande. Si 100% des répondants très intéressés et 75% de ceux qui se sont dits assez intéressés décidaient de se procurer effectivement le permis, la SAAQ devrait en produire 1,4 million, selon le scénario le plus optimiste. À l'autre bout du spectre, si 25% des répondants intéressés passent à l'acte, on devra produire 400 000 permis.

Selon la SAAQ, en date du 6 mai, quelque 7000 personnes ont fait une demande à cet effet depuis le lancement officiel par le premier ministre Jean Charest, le 16 mars dernier.