Ce sont des commandos militaires jamaïcains formés au Canada qui ont maîtrisé le preneur d'otages et libéré les membres d'équipage de l'avion de CanJet sans effusion de sang, lundi à Montego Bay, en Jamaïque.

On en a appris davantage, mardi, sur ce qui s'est passé à l'aéroport international Sangster de Jamaïque pendant les derniers moments de l'incident, qui a débuté dimanche soir, s'est étiré sur huit heures et a pris fin pacifiquement par l'arrestation du forcené, le lendemain matin.

Environ sept heures plus tôt, selon les autorités jamaïcaines, les agents de bord avaient convaincu l'homme de libérer les 159 passagers en échange de leur argent. Cinq membres d'équipage étaient restés à l'intérieur de l'appareil, avec l'individu. Le capitaine de l'avion était parmi les personnes ayant quitté l'avion rapidement, a dit le ministre jamaïcain de la Sécurité publique, Dwight Nelson.

Les membres du commando, qui ont été formés au Canada par des membres des Forces armées canadiennes, ont réussi à faire sortir en silence le copilote de l'avion par une fenêtre du poste de pilotage, avant de grimper eux-mêmes à l'intérieur.

L'homme criait depuis plusieurs heures qu'il voulait quitter la Jamaïque - certains disent qu'il souhaitait se rendre à Cuba, la destination initiale de l'avion, tandis que d'autres témoins ont parlé des Etats-Unis.

Une fois embusqués dans le poste de pilotage, les membres de la Force de défense jamaïcaine ont attendu que le forcené s'approche de la porte, qui était verrouillée, pour le maîtriser et libérer les membres d'équipage qui se trouvaient encore dans l'appareil, au bout de huit heures éprouvantes. L'homme avait pointé son arme sur le cou de l'un d'entre eux, et arrosé un autre du contenu d'un extincteur à incendie. Il a aussi tiré un coup de feu, a indiqué M. Nelson.

Le premier ministre canadien Stephen Harper, qui était, par coïncidence, de passage en Jamaïque au moment de la prise d'otages, a confirmé mardi que les membres du groupe tactique avaient reçu leur entraînement de militaires canadiens. En conférence de presse avec le premier ministre jamaïcain, Bruce Golding, il a cependant précisé que l'opération avait été entièrement dirigée et exécutée par les forces de sécurité jamaïcaines elles-mêmes, dont il a souligné le professionnalisme.

Aucune accusation n'avait encore été portée mardi contre le suspect, Stephen Fray, de Montego Bay, qui était toujours interrogé par la police.

Les huit membres d'équipage du CanJet, salués par les policiers et les passagers de l'appareil comme des héros au sang-froid remarquable, sont de retour au Canada. Ils ont été questionnés par des enquêteurs de la Gendarmerie royale du Canada avant d'être envoyés chez eux pour y prendre du repos.