Une année 2008 marquée par une augmentation du nombre de morts civils et militaires, d'attaques des talibans, d'enlèvements, de détonations d'engins explosifs improvisés et d'une hécatombe au sein de la police.

Voilà le bilan de la dernière année en Afghanistan auquel seront confrontés les 28 chefs d'État des pays de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) réunis à l'occasion d'un sommet, aujourd'hui et demain, dans la ville française de Strasbourg.

 

Ces constats ne sont pas neufs. Mais ils se retrouvent cette fois dans le rapport annuel de l'OTAN rendu public mardi.

Certes, l'OTAN, qui célèbre ses 60 ans, énumère aussi les bons coups enregistrés depuis son arrivée en Afghanistan en 2003: renforcement de l'armée et de la police nationales, des offensives menées contre les insurgés, progrès en matière de gouvernance et de développement économique, stabilité dans plusieurs régions.

Mais les auteurs du rapport ne sont pas dupes pour autant.

«En matière de sécurité, le portrait global de l'année 2008 est mitigé», écrivent-ils, soulignant que la violence s'est accrue de façon très nette dans tout le sud du pays.

L'année se serait toutefois terminée sur une note positive, dit-on, puisqu'une meilleure coordination des forces en présence le long de la frontière avec le Pakistan s'est traduite par une réduction du nombre d'incidents. La frontière avec le Pakistan est au coeur de la solution à la violence en Afghanistan puisque les éléments les plus radicaux font l'aller-retour entre les deux pays pour planifier leurs attaques.

Comme à l'occasion des deux précédents sommets de l'OTAN (Riga en 2006 et Bucarest en 2007), la question afghane se retrouvera au coeur des discussions. Les États-Unis, comme à l'époque du président George W. Bush, feront pression sur leurs alliés afin d'accroître leur présence militaire dans le pays.

Barack Obama, qui en sera à son premier sommet, a sa propre liste d'épicerie, modulée sur la nouvelle politique américaine envers l'Afghanistan. Au coeur de celle-ci: une intensification de la lutte contre les éléments les plus radicaux d'Al-Qaeda, responsable des attentats du 11 septembre 2001, où qu'ils soient. Mais la politique évoque aussi une aide accrue au gouvernement central pour l'aider à régler ses problèmes de gouvernance et de corruption, une aide économique accrue, entre autres.

 

Manifestations

Des dizaines de milliers de manifestants sont attendus aujourd'hui et demain à Strasbourg en France ainsi que dans les villes de Kehl et Baden-Baden, en Allemagne, où se déroule le Sommet de l'OTAN. Opposés à l'organisation militaire et à la guerre, ces militants se proposent de tenir un anti-sommet des plus tapageurs. Déjà hier, des manifestations ont eu lieu à Strasbourg. Elles ont été marquées par des dommages au mobilier urbain et une centaine d'arrestations par les forces policières, présentes en très grand nombre.