Peter Stoffer, député néo-démocrate et porte-parole du NPD pour les affaires des Anciens combattants, réclame que le programme fédéral lié à l'agent orange soit prolongé au-delà du 1er avril et qu'il soit élargi à un plus grand nombre de victimes.

«Je crains que le gouvernement ne relègue la question aux oubliettes et fasse fi des milliers de Canadiens qui sont toujours malades ou qui ont perdu un être cher à cause de la vaporisation de produits chimiques», a déclaré M. Stoffer dans un communiqué émis plus tôt aujourd'hui.

Ce dernier réagissait à la nouvelle publiée dans La Presse et Cyberpresse à l'effet que le programme, lancé par les conservateurs en septembre 2007, se termine demain (1er avril) alors que seulement 2187 demandes aient été approuvées. À l'origine, on s'attendait à dédommager 4500 personnes. Le programme prévoit le versement d'un montant forfaitaire et non imposable de 20 000 dollars à toute personne ayant développé certaines pathologies graves (cancers, diabètes, maladies de peau) à la suite de tests d'épandage de l'agent orange, un puissant défoliant, à la base militaire de Gagetown (Nouveau-Brunswick) au cours des étés 1966 et 1967.

Ces tests avaient été réalisés pour le compte de l'armée américaine qui utilisait ce produit durant la guerre du Vietnam pour empêcher les Vietcongs de se réfugier dans la végétation dense.

Or, selon plusieurs anciens combattants tombés malades, l'armée canadienne a utilisé toutes sortes de pesticides et herbicides sur cette base entre 1956 et 1984. Ils tentent d'ailleurs d'intenter un recours collectif contre le gouvernement à cet effet.

Pour Ottawa, seules les victimes de l'agent orange sont admissibles car ce produit chimique était le seul à ne pas faire partie de la liste des herbicides homologués au moment de son usage.

Pour M. Stoffer, les conservateurs ont renié leur promesse, faite avant leur arrivée au pouvoir, de dédommager toutes les victimes d'épandage entre 1956 et 1984. Selon lui, l'actuel ministre des Anciens combattants, Greg Thompson, avait réclamé une enquête publique indépendante sur le sujet alors que les conservateurs étaient dans l'opposition. «Maintenant qu'il est du côté du pouvoir, il doit passer à l'action», conclut M. Stoffer.