Cent cinq pistolets paralysants ont été retirés des mains des autorités policières de la province, hier, afin d'évaluer s'ils émettent des décharges électriques sécuritaires. Désormais, tous les pistolets devront être évalués par des experts du Laboratoire des sciences judiciaires et de médecine légale avant que des agents puissent les utiliser, a annoncé le ministre de la Sécurité publique, Jacques Dupuis.

«Ce n'est pas un moratoire, c'est une vérification pour s'assurer qu'ils fonctionnent bien», a précisé le ministre Dupuis en marge d'un point presse donné hier à Montréal. «Le public sait que nous sommes préoccupés par la situation.»

 

Au total, les corps policiers de la province possèdent 167 pistolets à électrochocs.

Les 105 armes confisquées hier par le ministère de la Sécurité publique ont toutes été fabriquées après décembre 2005. Cinquante-deux autres ont été fabriquées ultérieurement et ont déjà fait l'objet d'une inspection au Laboratoire des sciences judiciaires et de médecine légale, rue Parthenais, à Montréal.

De ce nombre, cinq pistolets émettaient des décharges électriques plus importantes que ce qu'indiquait le fabricant et seront détruits. Trois provenaient du corps policier d'Akwesasne, un de Longueuil et l'autre d'Eastmain.

«Aucun de ces pistolets n'a été utilisé sur des personnes», a précisé le ministre Dupuis, qui a ajouté que seuls des agents formés avaient la permission d'utiliser l'arme.

Les 47 pistolets conformes aux normes seront remis aux différents corps policiers de la province, a confirmé hier un porte-parole du ministère de la Sécurité publique.

À la lumière des premiers résultats de l'examen commandé par le ministère de la Sécurité publique, la Coalition pour un moratoire immédiat sur l'usage du Taser a demandé hier au gouvernement de suspendre l'usage du pistolet paralysant jusqu'à ce qu'une enquête «complète» et «indépendante» soit menée sur les effets de l'arme sur la santé humaine.