A quelques jours du dixième anniversaire du décès de Camille Laurin, l'édifice qui abrite le siège de l'Office québécois de la langue française (OQLF) a été rebaptisé en son honneur, dimanche.

La ministre de la Culture et responsable de l'application de la Charte de la langue française, Christine St-Pierre, et la ministre des Services gouvernementaux et responsable de la Société immobilière du Québec (SIQ), Dominique Viens, en ont fait l'annonce, aux côtés de la présidente-directrice générale de l'OQLF et présidente par intérim de la Commission de toponymie, France Boucher.

«Personne ne peut, et ne doit, ignorer la contribution du Dr Laurin, tant elle est fortement inscrite dans la trame de notre peuple. Son combat, aussi nécessaire que juste, a contribué à définir la langue française comme véritable fondement de la société québécoise», a souligné la ministre St-Pierre.

La veuve de l'homme qui est connu comme le père de la loi 101, Francine Castonguay, était également présente.

«Il était important pour moi que le Québec honore la mémoire de Camille Laurin, parce qu'il a beaucoup donné pour l'ensemble des Québécois. La loi 101, c'était le plus grand combat de sa vie et il voulait défendre les intérêts des Canadiens-Français, que notre langue soit vivante et qu'on puisse étudier, travailler en français», a-t-elle expliqué. «Il a voulu changer cette réalité et il a réussi.»

Emue de voir son projet se réaliser, après avoir entamé les démarches il y a plusieurs mois auprès du député péquiste de Borduas et porte-parole de l'opposition officielle en matière de langue, Pierre Curzi, Mme Castonguay a précisé que la nomination de l'Edifice Camille-Laurin n'était que la première d'une série d'événements commémoratifs qui auront lieu cette année, pour marquer le 10e anniversaire de la disparition de son mari, le 11 mars 1999.

M. Curzi déposera d'ailleurs une motion spéciale de commémoration à l'Assemblée nationale, mercredi, à la demande également de Mme Castonguay. Le gouvernement a donné son accord, mais l'assentiment de l'ADQ demeure incertain.

Le porte-parole péquiste a toutefois souligné son mécontentement de voir que l'importante contribution de son équipe au projet de Mme Castonguay de faire nommer un Edifice Camille-Laurin ait été passée sous silence.

«Ultimement, c'est nous qui avons fait le travail, mon bureau et moi. Je trouve ça d'ailleurs un petit peu discret, on a été un peu éliminés. Il y a de la partisanerie, mais ça fait partie de ce qui se passe en général actuellement», a déploré M. Curzi, expliquant que c'est son bureau qui a contacté la SIQ et qui a déposé la demande auprès de la Commission de toponymie.

Un buste de bronze du Dr Laurin, qui est en cours de fabrication par le sculpteur Léonard Simard, sera également érigé au mois de septembre, possiblement dans un parc à proximité de l'édifice qui porte désormais son nom.