Au moment même où Ottawa entreprend d'augmenter de façon importante le nombre d'immigrants économiques admis au pays, un sondage obtenu par La Presse révèle qu'une proportion importante de Canadiens semble plutôt en faveur d'une réduction de ces quotas.

En effet, cette enquête réalisée l'été dernier pour le compte d'Immigration Canada révèle que 70% des Canadiens jugent que le nombre d'immigrants et de réfugiés admis au pays est suffisant (42%) ou trop élevé (28%). Moins d'un sur cinq croit que les frontières du pays devraient être plus ouvertes aux hommes et aux femmes qui souhaitent s'installer ici.

 

Ces perceptions varient légèrement d'un océan à l'autre et les Québécois et les Ontariens sont les plus susceptibles de penser que le Canada attire trop d'immigrants et de réfugiés, tandis que ce sont les provinces de l'Atlantique qui en réclament le plus. Les Canadiens se montrent aussi de plus en plus accueillants au fur et à mesure que leur niveau d'éducation progresse: 13% des universitaires affirment que le Canada accepte trop d'immigrants, contre 38% des répondants possédant au plus un diplôme collégial. Fait à souligner, ces réponses varient très peu entre les immigrants et les non-immigrants.

Les Canadiens se montrent aussi assez critiques envers l'efficacité d'Immigration Canada. Le quart des répondants évaluent négativement le rendement global de ses programmes. Sur les douze volets qui ont été évalués dans le sondage, sept obtiennent la note de passage, mais aucun n'est jugé «très bon» ou «bon» par une majorité de répondants.

En fait, les positions les plus tranchées correspondent aux taux d'insatisfaction dans les domaines liés aux questions de sécurité nationale. Les Canadiens sont nombreux à penser qu'Ottawa est incapable de stopper les criminels à la douane: 43% des répondants au sondage jugent que le rendement du Canada pour empêcher les criminels de venir ici en tant qu'immigrants ou en tant que réfugié est «mauvais». Ils sont tout aussi sceptiques envers sa capacité à renvoyer au bercail les demandeurs d'asile déboutés.

Le sondage a été réalisé entre le 21 août et le 30 août 2008 auprès de 1003 Canadiens par la firme Phenix Strategic Perspectives. Sa marge d'erreur est de 3,1%, 19 fois sur 20.

Avec la collaboration de William Leclerc