Ottawa aurait en sa possession de nouveaux indices concernant la mystérieuse disparition des deux diplomates canadiens au Niger il y a presque deux mois. Leurs ravisseurs auraient transmis aux autorités canadiennes une vidéo dans laquelle on voit les deux hommes vivants.

Selon le correspondant de l'AFP à Bamako, qui cite deux sources maliennes proches de l'enquête, cette première preuve de vie en deux mois ne dure que quelques minutes et n'est pas datée. On y verrait notamment Robert Fowler demander aux autorités de répondre aux exigences des ravisseurs, sans toutefois préciser leur teneur. Louis Gay aurait «l'air abattu», écrit l'AFP.

 

Ottawa n'a ni confirmé ni infirmé l'existence de cette vidéo. «Nous avons vu la dépêche d'AFP», a simplement indiqué la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Marie-Christine Lilkoff. Ottawa observe la même omerta depuis le début de cette affaire. «Nous ne partagerons pas d'information qui pourrait compromettre nos efforts ou qui pourrait mettre en danger les individus en cause», justifie Mme Lilkoff.

Enlevés par des islamistes?

Robert Fowler, envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU pour le Niger, son collègue Louis Gay et leur chauffeur nigérien, Soumana Moukaila, sont portés disparus depuis le 14 décembre dernier, jour où ils revenaient d'une visite privée dans une mine d'or exploitée par une société canadienne. Leur voiture avait été retrouvée à quelques dizaines de kilomètres à l'ouest de Niamey, moteur en marche et portières ouvertes.

Selon les deux sources maliennes citées par l'AFP, cet enregistrement renforce la thèse voulant que les deux Canadiens ont été enlevés par une organisation islamiste proche de l'organisation terroriste Al-Qaeda. Les ravisseurs y apparaissent armés et enturbannés, alors que les groupes touareg nigériens combattus par l'armée dans le nord du Niger n'auraient pas l'habitude de se laisser filmer pour revendiquer leur actions.

Des élus du nord du Mali avaient également attribué au réseau Al-Qaeda l'enlèvement, fin janvier, de quatre touristes européens dans la zone frontalière entre le Mali et le Niger, bien que cette action n'ait jamais été revendiquée.