Une journaliste canadienne travaillant pour différents médias internationaux a été expulsée du Soudan, a indiqué mercredi le ministère canadien des Affaires étrangères en exprimant sa «préoccupation».

«Le Canada est préoccupé par la décision des autorités soudanaises d'expulser une journaliste canadienne du Soudan», a déclaré à l'AFP une porte-parole du ministère.

Il s'agit de Heba Aly, une journaliste canado-égyptienne de 25 ans diplômée de l'université Carleton d'Ottawa, selon les indications de l'intéressée à des collègues.

Elle était arrivée au Soudan en juin dernier et collaborait notamment avec les agences Bloomberg et Irin - l'organe de presse humanitaire de l'ONU - ainsi qu'avec le Christian Science Monitor.

«Les représentants canadiens ont communiqué avec les autorités soudanaises, incluant le ministre des Affaires étrangères, afin d'obtenir une explication et exprimer notre inquiétude face à cette situation», a souligné la porte-parole des Affaires étrangères.

«Cette expulsion, de même que le harcèlement continu dont sont victimes les journalistes soudanais, révèle que la communauté internationale doit continuer de surveiller l'engagement du Soudan à l'égard des droits de la personne», a-t-elle ajouté.

Heba Aly avait été interrogée par les autorités soudanaises en décembre alors qu'elle quittait Khartoum pour passer les fêtes de fin d'année avec sa famille au Canada, a-t-elle précisé à des collègues.

Elle est retournée au Soudan début janvier mais n'a pas obtenu des autorités soudanaises de nouvelle carte de presse et sa demande de permis de travail n'a jamais abouti.

La jeune journaliste, qui a travaillé sans papiers en règle pendant le mois de janvier, a reçu la semaine dernière un ultimatum des autorités soudanaises lui enjoignant de quitter le pays dans les plus brefs délais, a-t-elle indiqué en disant ignorer les raisons de la décision soudanaise.

Elle a quitté la capitale soudanaise lundi soir pour se rendre au Caire.