Le protecteur des enfants de l'Ontario réclame un moratoire sur l'utilisation des pistolets Taser sur les mineurs. Le directeur du Bureau de l'intervenant provincial en faveur des enfants et des jeunes, Irwin Elman, a fait cette demande mardi à la suite des révélations d'une famille autochtone dont la fille aurait reçu une décharge du pistolet électrique alors qu'elle se trouvait en prison.

Selon les documents de la poursuite intentée par la famille, l'adolescente, qui était alors âgée de 14 ans, aurait reçu une décharge après que des policiers lui aient ordonné de cesser de gratter la peinture sur les murs de sa cellule de la prison de Sioux Lookout, en Ontario, où elle était détenue, en juillet.

Toujours selon la plainte déposée en cour, deux agents de la Police provinciale de l'Ontario seraient entrés dans la cellule sans avertissement, auraient «violemment» jeté la jeune femme au sol et auraient appliqué le pistolet Taser pendant trois à cinq secondes sur le haut de sa cuisse droite.

Aucune de ces allégations n'a été prouvée en cour. La jeune femme, qui souffre du syndrome d'alcoolisme foetal, avait été arrêtée pour avoir consommé de l'alcool alors qu'elle était mineure, a indiqué l'avocat de la famille.

Irwin Elman, qui a visionné la vidéo de l'événement, a qualifié l'incident «d'exemple de glissement» à propos de l'utilisation du Taser.

«Les Tasers ont été introduits comme une alternative au recours à la force létale», a-t-il affirmé.

«Dans ce cas, nous savons qu'il n'était pas question d'une personne qui était ou qui aurait pu blesser quelqu'un», a ajouté l'avocat qui souhaite qu'il y ait des recherches sur les conséquences de l'utilisation des Tasers sur les enfants et les adolescents.