Les employés en lock-out du Journal de Montréal feront désormais pression sur leur employeur «par la bouche de leurs crayons». Hier après-midi, les 253 syndiqués ont lancé un site d'information baptisé RueFrontenac.com afin de démontrer à Quebecor leur «volonté d'aller de l'avant» dans le dossier des technologies de l'information.

Dans les premières pages du quotidien, samedi, Lyne Robitaille, éditrice du Journal de Montréal, a rappelé que la création d'un site internet est l'un des principaux points de litige dans le conflit de travail.

 

«Notre but premier est de montrer au public et à nos patrons qu'il est faux d'affirmer que nous refusons d'aller de l'avant avec internet», a expliqué le président du syndicat des employés du Journal de Montréal, Raynald Leblanc, au moment de l'inauguration du site, hier après-midi. «C'est le premier événement heureux du conflit, a-t-il ajouté. Toutefois, je lui souhaite la plus courte durée de vie possible.»

En marge du lancement, le président du syndicat a qualifié de «bavure» la présentation des cadres dans le Journal de Montréal hier matin. En pages 14 et 15, sous le titre «300 ans d'expérience», le quotidien a publié les curriculum vitae des cadres qui assurent désormais sa publication.

«C'est ridicule, a affirmé Raynald Leblanc. Ils remplissent les pages avec n'importe quoi. Ce genre d'information n'intéresse pas les lecteurs. Sur notre site, il n'y aura pas d'informations à caractère syndical.»

«Ensemble, les employés en lock-out cumulent plus de 2700 années d'expérience», s'est-il empressé d'ajouter.

Boycottage au PQ

Par solidarité avec les artisans du Journal de Montréal en lock-out depuis le 24 janvier, les députés du Parti québécois ont décidé de refuser toute entrevue avec les cadres qui assurent la publication du quotidien.

«Notre façon de respecter les piquets de grève, c'est de refuser de faire des entrevues avec des gens du Journal de Montréal pendant le conflit», a expliqué François Rebello hier matin à La Malbaie, où se réunissent les députés du Parti québécois avant l'ouverture de la session parlementaire.

Questionnée sur la collaboration de Bernard Landry et de Joseph Facal, qui se poursuit malgré le mot d'ordre du PQ, la chef Pauline Marois a affirmé qu'il s'agit de «choix qui leur appartiennent, des décisions qu'ils pourront expliquer et justifier».

Par ailleurs, après Jacques Demers, Daniel Green et Martin Brodeur, le chroniqueur de football Jean-Philippe Darche a indiqué qu'il cesserait la chronique hebdomadaire qu'il signe durant la saison de la NFL.

«Je ne connais pas les détails du conflit, mais je ne vais pas continuer mes chroniques durant le lock-out par respect et par soutien aux journalistes du Journal de Montréal», a-t-il déclaré.

Avec la collaboration de Vincent Brouseau-Pouliot.