Les 280 syndiqués en lock-out du Journal de Montréal espéraient peut-être un affrontement symbolique en déléguant ce matin une des leurs à la résidence de Pierre-Karl Péladeau pour couvrir l'inauguration de la nouvelle saison de Star Académie. Mais l'escarmouche n'a pas eu lieu.

Depuis le déclenchement du lock-out, samedi, les syndiqués travaillent à mettre en place leur propre site de nouvelles - Ruefrontenac.com - qui fera compétition au Journal de Montréal durant le conflit de travail. Le site ne sera opérationnel que mercredi. Mais la journaliste Caroline Roy, qui couvre normalement le secteur de la télé pour le Journal de Montréal, a été envoyée dès ce matin en éclaireur à TVA. La station étant une propriété de Quebecor (également propriétaire du Journal de Montréal), plusieurs journalistes couvrant l'événement s'attendaient à ce qu'on refuse l'accès à l'autocar de Star Académie à Mme Roy.

Or, la journaliste en lock-out, visiblement nerveuse en se pointant aux bureaux de TVA vers 10h30 ce matin, est montée sans problème à bord de l'autobus qui a mené les journalistes à la maison des Péladeau, à Sainte-Adèle, où sont tournées les émissions régulières de Star Académie.

Les journalistes de Ruefrontenac.com «sont des journalistes comme les autres. Ils sont ici pour travailler, alors on les laisse faire leur travail», a assuré la porte-parole de TVA, Nicole Tardif.

Une quinzaine de syndiqués du journal ont fait une haie d'honneur devant l'autocar lorsque Mme Roy est montée à bord, le tout devant les yeux d'agents de sécurité qui n'ont pas bronché. «C'est un bon début. Nous sommes venus un peu pour tester la machine, et nous sommes heureux de voir que ça se passe bien», a indiqué le porte-parole syndical, Patrick Gauthier.

Les 280 employés syndiqués tiendront une assemblée générale ce midi, au cours de laquelle ils se prononceront notamment sur un mandat de grève. «Nous n'avions pas l'intention de demander un tel mandat, mais en nous mettant en lock-out, la direction du Journal de Montréal ne nous donne pas vraiment le choix», estime M. Gauthier.