Fin prête pour le grand jour, Sainte-Anne-de-la-Pérade a accueilli ses premiers pêcheurs de poulamons hier sur la rivière Sainte-Anne. Le froid ayant fait son oeuvre, près de 250 chalets de pêche avaient déjà pu être installés en vue de cette 70e saison, ce qui est exceptionnel pour un 26 décembre, soutient le président de l'Association des pourvoyeurs, Guy-Paul Brouillette.

«L'an passé, à ce temps-ci, nous avions 150 chalets. Cette année, il a fait plus froid, et ça a bien été pour arroser. La glace est maintenant plus épaisse que d'habitude. Ça faisait plusieurs années que nous n'avions pas vu ça», affirme-t-il.

Les voitures peuvent donc circuler sans problème sur la glace, et les plus gros chalets devraient être installés très rapidement. En janvier, au plus fort de la saison, jusqu'à 500 cabanes seront postées sur la rivière, prévoit-il.

Il ne manque donc que les visiteurs pour que le petit village s'anime. Hier, ils ont bien été quelques-uns à venir profiter de la première journée de pêche, mais somme toute, la journée a été plutôt tranquille, admet M. Brouillette.

Durant le temps des fêtes, ce sont surtout les touristes de passage par l'autoroute 40 qui s'arrêtent pour quelques heures, observe-t-il. «Ce n'est pas une clientèle régulière. Ils viennent faire un tour et décident de rester pour pêcher. Cette clientèle-là est un surplus pour nous, et nous en profitons, car elle ne repassera pas», explique-t-il.

Pour accommoder ces pêcheurs d'un jour, les pourvoyeurs acceptent même parfois de leur louer un chalet pour quelques heures seulement au lieu des dix heures habituelles, question de leur permettre de vivre l'expérience à un prix un peu plus avantageux.

Comme plusieurs durant les vacances de Noël, Simon Rigondaud et sa soeur Sophie ont fait une pause sur leur route entre Québec et Montréal pour passer l'après-midi à taquiner le poulamon. Originaires de Limoges en France, les deux touristes racontaient leur après-midi d'hier avec un enthousiasme rafraîchissant. «C'est fou de se dire que nous sommes sur une rivière! Chaque fois qu'une voiture passe, ça craque», se surprend Sophie Rigondaud, qui est en stage à Montréal pour huit mois.

Son frère, en visite dans la province pour les vacances, s'était bien promis de venir faire «une petite pêche» lors de son passage. «Notre grand-père a visité le Québec deux fois, mais en été. Il nous avait dit que vous installiez de petites maisons sur une rivière. Nous pourrons dire à papi que nous l'avons fait», se réjouit-il.

Après avoir passé les derniers jours à Chicoutimi et à Tadoussac par des températures de - 30 degrés Celsius, le jeune homme, qui dit aimer le froid, avoue avoir été plus que servi!

Finalement, la pêche a été plutôt modeste pour les deux Français, soit une douzaine de prises, mais ils prévoyaient tout de même s'offrir ces poulamons pour le souper, à leur retour à Montréal.

Du côté de la famille Trentadue, de Montréal, la journée à Sainte-Anne-de-la-Pérade a été une continuité des festivités de Noël, hier, festin inclus. Crevettes, mille-feuilles, pets-de-soeur, macaroni à la viande de la tradition italienne, ils avaient même prévu de la crème fouettée pour le chocolat chaud! «C'est une bonne occasion de nous réunir encore toute la famille. C'est agréable d'être ensemble, et les enfants s'amusent dehors», raconte Pierrette Trentadue. Trois de ses petits-enfants étaient présents, de même que son mari, son fils et sa bru.

Malgré leur bonne humeur, les poissons ne semblaient pas trop pressés de se joindre à eux. Après sept heures de pêche, hier après-midi, ils avaient réussi à prendre seulement cinq poissons, mais gardaient espoir d'en sortir un peu plus au moment de la haute marée, hier soir.

Des nouveautés

Cette année, plusieurs nouveautés seront offertes aux visiteurs du village de pêche de Sainte-Anne-de-la-Pérade. Le 17 janvier, entre autres, une partie de golf sur glace sera organisée, une première en Mauricie.

Des artistes se mettront également à l'oeuvre durant deux à trois semaines afin de réaliser une murale sur neige à l'aide de colorant. Enfin, une chocolaterie régalera les pêcheurs, de même qu'un tout nouveau restaurant, le Poséidon.

L'an dernier, les pourvoyeurs de Sainte-Anne-de-la-Pérade avaient accueilli un peu plus de 80 000 visiteurs. Guy-Paul Brouillette espère franchir le cap des 100 000 cette année, ce qui est possible si la météo se montre collaboratrice, estime-t-il.