N'allez surtout pas parler de récession à Roberto Lamorgese. Le gérant de la boutique Le Parfumier, au Carrefour Laval, soufflait un brin, en fin d'après-midi, hier, tandis qu'une dizaine de jeunes employées s'affairaient à replacer les flacons de parfum dans les étalages. Il terminait sa journée la plus profitable de l'année.

«Il y a une demi-heure, je n'aurais pas pu te parler», a-t-il lancé.

Par un samedi normal, cette petite boutique fait appel à quatre vendeuses. Depuis quelques semaines, le personnel a été doublé. Et hier, il y avait à peine assez de place derrière le comptoir pour permettre aux jeunes employées de circuler.

Le dernier samedi avant Noël est traditionnellement l'une des journées les plus lucratives pour le commerce de détail. Et le Carrefour Laval n'a pas fait exception à la règle.

À l'intérieur, les corridors étaient bondés. À l'extérieur, bien malin celui qui parvenait à dénicher une place de stationnement. À la fermeture des magasins, un embouteillage a paralysé le complexe pendant de longues minutes. Les représentants de La Presse ont d'ailleurs mis plus d'une demi-heure à quitter les lieux.

Plusieurs abordaient leur magasinage de dernière minute avec philosophie. «J'aime bien magasiner pour Noël, a dit Georges Tsatas, qui trimballait une grosse boîte et trois sacs de plastique. Je ne le fais jamais pendant l'année, alors je ne m'en fais pas.»

Malgré la récession, la crise financière et les plans de sauvetage, les consommateurs québécois ne semblent pas perturbés outre mesure, du moins pas à l'approche de Noël. Le Conseil québécois du commerce de détail prévoit que le ménage moyen dépensera 644$ pour la période des Fêtes, à peine 40$ de moins que l'an dernier.

C'est une excellente nouvelle pour Roberto Lamorgese. «Pour nous, le temps des Fêtes, c'est à peu près 30%, 35 % de nos ventes annuelles en un mois.»