La présidente de l'Association des ingénieurs-conseils du Québec, Mme Johanne Desrochers, s'est reconnue coupable, pour la troisième fois, «d'avoir exercé des activités de lobbyisme sans être dûment inscrite» à ce titre, auprès des autorités gouvernementales chargées de surveiller les activités des lobbyistes.

Selon le Commissaire au lobbyisme du Québec, la présidente de l'AICQ, qui avait plaidé coupable à deux infractions semblables, en 2006, a été condamnée à verser une amende de 500$, relativement à ce dernier incident, qui remonte à l'hiver 2007.

 

Mme Desrochers a alors participé à une rencontre de travail qui réunissait plusieurs hauts fonctionnaires de la Ville de Québec, de même qu'un membre du conseil municipal.

La rencontre du 5 février 2007, «visait à faire apporter des modifications aux documents d'appel d'offres, ainsi qu'au fonctionnement du processus d'appel d'offres», selon le communiqué diffusé hier par le Commissaire.

Lors d'un entretien avec La Presse, hier, Mme Desrochers a plaidé «l'oubli de bonne foi» pour expliquer l'infraction de février 2007. La présidente de l'AICQ, qui est dûment inscrite au registre en tant que lobbyiste d'organisation, affirme que cette rencontre avec les hauts fonctionnaires de Québec «n'avait rien de secret», et qu'elle ne concernait ni l'attribution, ni les modalités d'un contrat spécifique de la Ville.

«Il s'agissait d'une réunion de travail pour discuter de clauses génériques, qu'on retrouve généralement dans tous les contrats, explique Mme Desrochers. Cela peut-être, par exemple, les exigences de qualifications des entreprises ou les méthodes d'évaluation des travaux. En tant que représentante de l'AICQ, je dois assister à de nombreuses rencontres du même type, chaque année. Celle de Québec, nous avons oublié de la déclarer au registre.»

Depuis 2002, au Québec, la Loi sur la transparence et l'éthique en matière de lobbyisme régit toutes les activités de représentations professionnelles auprès des élus et des fonctionnaires de l'État.

Les lobbyistes inscrits doivent fournir des informations sur les personnes rencontrées, les fonctions que ces personnes occupent, les motifs de leurs démarches, ainsi qu'une description des activités de représentation réalisées (rencontre, lettre, conférence, etc.).

C'est cette dernière obligation que Mme Desrochers n'aurait pas respectée, lors de sa rencontre avec les fonctionnaires et un élu de la Ville de Québec.