Chantale a consommé de la marijuana pendant plusieurs années. De l'âge de 23 ans à 41 ans, sa consommation allait de un à plusieurs joints par jour. Il y a quatre ans, Chantale en a eu assez. Elle est allée chercher de l'aide au Centre Dollard-Cormier, un centre de réadaptation en toxicomanie de Montréal.

Depuis, sa consommation a cessé. Elle est très fière de «s'en être sortie».

Quand le Syndicat des professionnelle et des professionnel du Centre lui a appris que plusieurs informations très confidentielles de son dossier pourraient être transmises au gouvernement, Chantale a été choquée. «Ce n'est pas drôle! Personne ne nous dit que notre nom, notre numéro d'assurance maladie et plein d'autres informations permettant de nous identifier pourraient être données au Ministère», dit-elle.

Chantale déplore que plusieurs ministères puissent consulter la banque de données provenant des 22 centres de réadaptation en dépendances du Québec. «Si au moins ce n'était que des médecins qui avaient ça entre les mains. Mais là, il y a plusieurs personnes. C'est très intime comme information, dit Chantale. Que la Terre entière sache que j'ai des problèmes de toxicomanie, ça ne me tente pas!»

Selon Chantale, les usagers des centres de réadaptation en dépendance doivent s'inquiéter du fait que leurs futurs employeurs pourraient obtenir ces informations. «On pourrait facilement être discriminé si jamais nos informations tombaient entre de mauvaises mains», dit-elle.

Le fait que les informations puissent aussi être utilisées par la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ) l'inquiète. «Je ne consomme plus depuis quatre ans. Je suis tout à fait capable de conduire. Mais si la SAAQ avait mon dossier, elle pourrait très bien refuser de me donner un permis», craint-elle.