Pour régler le problème de manque de personnel dans les prisons québécoises, le ministère de la Sécurité publique songe à assouplir les critères d'embauche. Un diplôme de cinquième secondaire suffirait pour poser sa candidature comme agent correctionnel, a appris La Presse.

«Cette option est envisagée. Notre réflexion se poursuit dans le contexte de la rareté du personnel», a confirmé le porte-parole du Ministère, Mario Vaillancourt.

 

Ce niveau de scolarité moindre serait compensé par une formation spécialisée à l'École nationale de police de Nicolet. Un bâtiment voisin de l'École a déjà été réservé à cet effet, a-t-on aussi appris.

Un futur agent correctionnel d'une prison provinciale n'aurait plus besoin d'avoir terminé deux années de cégep en sciences humaines, en techniques policières ou en toute autre formation postsecondaire liée à la relation d'aide.

Depuis trois ans, le Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec se plaint d'une pénurie de personnel qualifié. Il a calculé qu'il manquait de 300 à 400 agents dans le réseau carcéral provincial. Le ministère de la Sécurité publique parle plutôt de la nécessité d'un «processus continu de recrutement».

Le métier d'agent correctionnel dans une prison provinciale est de moins en moins attrayant en raison de la surpopulation carcérale, de la violence des gangs de rue et de l'écart salarial avec leurs homologues du fédéral, a souvent répété le syndicat.

À l'heure actuelle, les agents reçoivent 20 heures de formation, dont 10 heures de jumelage avec un «agent d'expérience». Or, le roulement de personnel est tel qu'un nouvel agent peut être jumelé avec un agent qui a six mois d'expérience.

Son président, Stéphane Lemaire, a refusé de commenter, hier. M. Lemaire consulte présentement ses membres à travers le Québec sur une entente de principe conclue avec le gouvernement provincial le 6 novembre dernier.

La formation des agents est négociée en parallèle à cette entente. Dans l'entente de principe, les deux parties ont décidé de se concentrer sur les conditions salariales. Et pour cause: la dernière entente de principe intervenue en décembre 2007 a été rejetée à 78% par ses membres. Elle incluait la centralisation de la formation à l'École nationale de police de Nicolet.

Quelque 2300 agents correctionnels travaillent dans l'un des 18 établissements carcéraux du Québec (prévenus et détenus purgeant des peines de deux ans et moins).