Faire la lumière sur la légitimité des dépenses de l'ex-lieutenant-gouverneur du Québec coûte cher aux contribuables. Car même si Lise Thibault se voit obligée de rembourser une partie des fonds publics qu'elle aurait utilisés à des fins personnelles, les Canadiens devront éponger les quelque 270 000 $ qu'a coûté l'enquête de la GRC, a appris La Presse.

La GRC a ouvert une enquête sur les agissements de Lise Thibault en juin 2007, à la demande du gouvernement Harper. En un peu plus d'un an, la GRC a accumulé dans cette affaire des factures totalisant 271 590 $. La part du lion est allée aux salaires des enquêteurs de la section des crimes économiques : 240 989 $. De cette somme, moins de 300 $ ont été versés pour des heures supplémentaires.Les agents de la GRC ont aussi dépensé 3620 $ pour leurs déplacements entre Ottawa et Québec et 1708 $ pour acheter du matériel. Enfin, 25 000 $ ont été consacrés à des «frais professionnels», comme la consultation d'avocats ou d'experts, par exemple.

Or, cette note n'est que partielle et elle est certainement appelée à augmenter puisque les enquêteurs n'ont pas terminé leurs recherches. Cela sans compter les heures qu'ils devront ensuite consacrer à rédiger le rapport qu'ils doivent remettre au bureau du procureur d'Ottawa. C'est ce rapport qui servira à déterminer si des accusations criminelles doivent être portées ou non contre Lise Thibault.

La GRC refuse toutefois de commenter son enquête tant qu'elle ne l'aura pas terminée. Impossible, donc, de savoir combien de temps elle pourrait encore durer et d'en évaluer le coût total.

La SQ aussi sur l'affaire

Cette histoire coûtera encore plus cher aux contribuables québécois puisqu'ils devront aussi absorber les frais de l'enquête menée par la Sûreté du Québec (SQ) à la demande du gouvernement Charest.

Contrairement à la GRC, la Sûreté du Québec a toutefois refusé de transmettre à La Presse les coûts liés à l'enquête, baptisée «Projet Doyen».

La SQ a seulement consenti à dire que ses agents ont consacré 668 heures supplémentaires à ce dossier dans la dernière année.

-Avec la collaboration de William Leclerc