«Je trouve ça assez cynique, et je pèse mes mots.» Telle a été la réaction de Martin Lemay, porte-parole péquiste en matière d'immigration à l'annonce faite par la ministre Yolande James, hier.

«On balance une chose d'une telle importance de façon cavalière, à la veille d'une campagne en sachant très bien que s'il y a élections, on recommence tout.»

Au surplus, M. Lemay dit que beaucoup d'argent est déjà consacré à l'apprentissage du français, «mais le taux de francisation n'augmente pas».

L'idée de fond ne va-t-elle pas dans le sens de ce que le Parti québécois préconise lui-même? Sur le fond, oui, dit M. Lemay, mentionnant que son parti avait cherché à faire inclure la laïcité dans la Charte des droits et libertés au moment où l'égalité entre les hommes et les femmes y a été enchâssée, en juin. Mais pour ce qui est de la déclaration imaginée par le gouvernement, «comment voulez-vous assurer un suivi?»

Sébastien Proulx, leader parlementaire de l'ADQ, ne s'est pas montré plus enthousiaste. Cette annonce «ne peut pas être une réponse au rapport Bouchard-Taylor. Si cette annonce avait été vraiment importante, le premier ministre du Québec y aurait participé.»

D'obliger les futurs immigrants à signer une déclaration d'adhésion aux valeurs du Québec n'a de sens que si on arrive en contrepartie à bien les intégrer, ce qui n'est pas le cas, a ajouté M. Proulx. Dans ces conditions, conclut-il, une telle déclaration ne peut-être que symbolique.