La crise financière aux États-Unis préoccupe les organismes de charité et les organisations non gouvernementales (ONG) du Québec. À l'approche de la saison froide, certains d'entre eux appréhendent une diminution des dons.

«Pour l'instant, il est encore trop tôt pour constater l'impact de la crise, mais nous pourrions en subir les conséquences assez rapidement», croit Justine Lesage, agente de communication pour Oxfam-Québec.

Aujourd'hui, les 13 organisations d'Oxfam du monde participeront à une vidéoconférence pour discuter de l'impact de la crise financière des États-Unis sur leurs programmes. La question d'une éventuelle diminution des dons est à l'ordre du jour.

«Là où nous pourrions être touchés, c'est au niveau du financement des fondations», explique Justine Lesage. Les grandes fondations d'entreprise donnent une part significative des 30 millions que récolte Oxfam-Québec annuellement. Or, indique Mme Lesage, leurs dons correspondent souvent au rendement qu'elles retirent de leurs placements. «Le hic, c'est que leur capital est souvent placé en Bourse.»

Baisse des dons de nourriture

Des organismes de charité montréalais partagent les mêmes craintes qu'Oxfam-Québec. «Nous avons discuté de la crise financière à notre conseil d'administration cette semaine. De toute évidence, il y a un grand risque que nous soyons frappés par la vague qui s'en vient», craint Matthew Pearce, directeur de la Mission Old Brewery.

M. Pearce souligne que sa banque alimentaire est très dépendante de la volonté de la population: 75% du budget provient des dons d'individus, d'entreprises et de fondations.

Déjà, souligne-t-il, la hausse des prix des aliments et de l'essence affecte les banques alimentaires de la métropole. La Mission Old Brewery et Jeunesse au Soleil constatent une baisse d'environ 30% des dons de nourriture depuis l'été. «Puisque les aliments coûtent plus cher, les familles sont paradoxalement plus nombreuses à cogner à notre porte», ajoute Anne St-Arnaud, directrice adjointe des services d'urgence à Jeunesse au Soleil. Malgré tout, des ONG gardent espoir et misent sur la fidélité de leurs donateurs. Centraide du Grand Montréal a rencontré cette année 400 entreprises en prévision de sa campagne de financement, qui débute le 8 octobre. La réaction est bonne, assure la présidente, Michèle Thibodeau-DeGuire. «C'est sûr que l'argent n'est pas encore rentré, mais rien n'indique qu'on en récoltera moins que l'an passé», dit-elle.

Même réaction chez UNICEF Québec. «Dans les situations difficiles, les gens ont tendance à penser à ceux qui sont dans une situation pire que la leur», croit la responsable des communications, Sarah Houde.