Alors qu'Ottawa envisage de partager à parts égales avec les provinces les revenus de la taxe sur la marijuana, le maire Denis Coderre réclame à nouveau une part pour les villes, estimant que sa vente libre imposera des coûts supplémentaires pour celles-ci.

Le gouvernement fédéral a informé hier les provinces qu'il comptait partager à parts égales avec celles-ci les revenus générés par la taxation de la marijuana. Ottawa évoque une taxe de 10%, ce qui permettrait de rapporter 1 $ sur chaque gramme de cannabis vendu 10 $.

Montréal craint maintenant d'être oubliée. «J'aimerais juste rappeler que, avec tous les impacts que ça va avoir sur les municipalités, le monde municipal veut des redevances», a réitéré Denis Coderre, lors d'une rencontre de son administration ce matin.

Cet argent servira à couvrir les ressources supplémentaires que la Ville devra déployer pour gérer les impacts de l'arrivée de la marijuana en vente libre. Le maire souligne que les policiers devront acquérir des appareils pour détecter la conduite avec facultés affaiblies -en plus d'être formés. Du personnel devra vraisemblablement faire des inspections pour s'assurer que les citoyens ne font pas pousser davantage de plants de marijuana que ce qui est permis.

Répétant ne pas être opposé à la légalisation, Denis Coderre dit que «ce n'est pas juste une chicane fédéral-provincial sur qui va avoir l'argent; il y a une réalité de terrain importante. Ça va avoir un impact sur notre budget.»

Le maire évoque la possibilité de mettre en place un transfert à l'instar de celui sur la taxe sur l'essence.

Sa rivale à la mairie estime aussi qu'Ottawa ne doit pas oublier les villes dans le dossier de la marijuana. «La ville devra faire avec les impacts de la légalisation, sur ses terrains, dans nos rues. Il est évident qu'il va devoir y avoir du soutien financier», a acquiescé l'adversaire du maire sortant, Valérie Plante. 

Ce n'est pas la première fois que Denis Coderre réclame une part de la taxe sur la marijuana, ayant évoqué le sujet en avril dernier. «On ne peut pas juste dépendre des taxes foncières à 68%. C'est une nouvelle source de revenus. Alors, si c'est payant pour Ottawa et pour Québec, pourquoi on subirait tous les manques de ressources? Je pense que ça va être un beau réflexe Montréal qu'on va pouvoir négocier», avait-il déclaré.