La métropole a décidé de compter le nombre de piétons arpentant la rue Sainte-Catherine Ouest pendant cinq ans pour mesurer l'impact de l'important chantier qui se déroulera sur sa principale artère commerciale en janvier.

La Ville de Montréal a multiplié les mesures pour tenter d'atténuer les impacts sur les commerces, dont l'installation d'un imposant corridor gonflable pour assurer la sécurité des piétons. Pour évaluer - et améliorer - l'efficacité de ces mesures, des appareils seront installés à trois endroits entre les rues De Bleury et Mansfield pour dénombrer les piétons. Le nombre de passants sera transmis à la Ville au jour le jour afin d'être analysé.

«Les comptages réalisés durant le chantier permettront d'identifier s'il y a des problématiques qui ont un impact sur l'achalandage piéton et, le cas échéant, d'apporter les mesures correctives», indique la Ville de Montréal.

En poursuivant les comptages pendant près de trois ans après le chantier, Montréal entend démontrer «l'impact positif qui découlera du nouvel aménagement. Notre souhait, c'est que la rue réaménagée génère plus achalandage, et on veut des données pour comparer dans le temps», affirme Pierre Desrochers, responsable du projet au sein de l'administration Coderre. Rappelons que la Ville augmentera l'espace réservé aux piétons, en plus d'ajouter des trottoirs chauffants.

La professeure Tatjana Leblanc, qui s'intéresse à l'impact des chantiers sur les commerces, voit d'un bon oeil l'installation de ces compteurs. «On pourra ajouter des passages, changer les heures de travail pour avoir moins d'impacts. Je le vois comme un point très positif», dit celle qui est membre du Groupe de recherche en aménagement et design de l'Université de Montréal.

Une seule firme conforme

C'est la firme ECO-compteur qui s'est vu confier le mandat de dénombrer les piétons, avec un contrat de 187 000 $. En fait, il s'agit de la seule firme dont la soumission a été jugée valide lors de l'appel d'offres.

Montréal avait répertorié 17 entreprises aptes à réaliser ce travail, mais seulement deux ont finalement déposé une soumission. Or, l'une des deux offres a été catégoriquement rejetée. Le comité chargé d'évaluer les soumissionnaires lui a accordé une note d'à peine 19 sur 100, alors que le seuil de passage était fixé à 70.

Malgré la seule offre valide, le prix de ce contrat est de seulement 5% supérieur à l'estimation initiale de la Ville de Montréal.

Rappelons que le chantier de la rue Sainte-Catherine - rendu nécessaire par les canalisations d'eau et les égouts qui ont atteint leur fin de vie - doit se dérouler en deux étapes. La première, qui doit durer de 2018 à 2020, vise à refaire le tronçon entre les rues De Bleury et Mansfield, ainsi que le square Philips. Une deuxième phase permettra de refaire le secteur entre les rues Mansfield et Atwater.