Le recours à des consultants finit par coûter cher à la Ville de Montréal. Celle-ci devra verser 1,4 million à un entrepreneur en raison d'une mauvaise évaluation de la quantité de sols contaminés sur un chantier. Dans un autre dossier, la métropole compte poursuivre une firme de génie, estimant avoir dû verser pour un demi-million en suppléments par sa faute.

La Ville de Montréal vient de conclure un règlement amiable avec le Groupe Vespo, qui avait décroché en 2009 un contrat pour aménager l'écocentre de LaSalle. L'entreprise devait toucher 8,3 millions pour son travail, mais devant les nombreux problèmes rencontrés au cours du chantier, elle a intenté en 2013 une poursuite de 2,5 millions.

À l'origine, la construction de l'écocentre devait prendre un an, mais le chantier a plutôt duré un peu plus de deux ans. Parmi les nombreux problèmes survenus, l'entrepreneur a dû enlever 10 fois plus de sols contaminés que ce qui avait été évalué avant le début des travaux.

***

11 520 tonnes : Quantité de sols contaminés qui ont dû être excavés, alors que le consultant embauché par la Ville de Montréal l'avait évaluée à 1000 tonnes

***

Dans sa poursuite, le Groupe Vespo avançait toutefois que la Ville était au courant de l'ampleur de la contamination, mais qu'elle lui avait caché deux études à ce sujet.

Un procès de 15 jours devait avoir lieu en mai dernier pour trancher ce litige, mais la Ville de Montréal a préféré conclure un règlement amiable en raison des «risques de condamnation supplémentaire». Elle enverra ainsi un chèque de 1,4 million à l'entreprise pour régler ce dossier.

«Erreurs, omissions et négligences»

Dans un tout autre dossier, l'administration Coderre vient de donner le feu vert à ses avocats pour intenter une poursuite contre Les Consultants S.M., qui ont préparé les plans du projet de remplacement de l'autoroute Bonaventure. La Ville dit y avoir découvert «plusieurs erreurs, omissions et négligences», qui ont contribué à faire grimper la facture du projet.

Montréal déplore notamment le fait que plusieurs conduites et infrastructures souterraines n'apparaissaient pas aux plans. Les ingénieurs de la firme avaient également prévu construire des piliers temporaires pour soutenir l'autoroute à un endroit où se trouvait un égout pluvial. Des problèmes de conception dans le drainage d'une partie du site sont aussi apparus en cours de route. Les plans rendaient aussi impossible l'installation de lampadaires.

***

516 000 $ : Évaluation par la Ville de Montréal de la facture des correctifs qu'elle a dû demander à l'entrepreneur pour pallier les lacunes des plans

***

Montréal a envoyé une mise en demeure en mai 2016 à la firme pour récupérer cette somme, mais celle-ci n'a pas offert de compensation. «Faute par S.M. de rembourser à la Ville les frais additionnels ainsi encourus par la faute de ce consultant externe, la Ville de Montréal n'a d'autre choix que de saisir les tribunaux de la réclamation des montants qu'elle a ainsi eu à payer en trop», peut-on lire dans un document de la métropole.