Plusieurs milliers de policiers ont tenu une marche sous le slogan «pas le coeur à la fête», mercredi, en marge des célébrations de la fondation de Montréal, décriant l'absence d'un contrat de travail depuis trois ans et des mesures faisant selon eux obstruction à leur pouvoir de négocier.

S'étant rassemblés devant les bureaux de l'organisation syndicale, la Fraternité des policiers de Montréal, les milliers de policiers manifestants arboraient brassard rouge et casquette rouge, entourés de collègues en fonction portant le brassard de visibilité jaune fluorescent, la veste pare-balle ainsi que les fameux pantalons de camouflage.

Bruyants, ils se sont mis en branle, escortés par des voitures et des motocyclettes interrompant la circulation sur la rue Saint-Denis.

Le président de la Fraternité, Yves Francoeur, et d'autres responsables syndicaux tenaient en ouverture de la marche une banderole affirmant: «Monsieur le maire, mettez fin au mépris».

Les policiers manifestants portaient des affiches avec des inscriptions telles que «3 ans sans contrat de travail», «Un maire qui alimente le conflit» et «Tu travailles pour moi, toé!» - cette dernière faisant référence à des propos attribués à Denis Coderre par des enquêteurs selon lesquels il aurait dit à une policière lui remettant une contravention, l'année précédente de son accession à la mairie, qu'il serait son «futur boss».

À un certain moment, la mer de policiers sur la rue Saint-Denis s'étendait de la rue Ontario jusqu'au boulevard René-Lévesque. Partie des bureaux de la Fraternité dans l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal un peu après 19h, la marche s'est conclue à l'hôtel de ville de Montréal environ deux heures plus tard. En fin de soirée, des manifestants policiers s'étaient déplacés dans le Vieux-Port, où une foule importante assistait à l'illumination du pont Jacques-Cartier.

Tout au long du parcours de la marche, il y avait surtout des regards curieux sur les manifestants, quelques pouces en l'air et des applaudissements, mais aussi des majeurs levés et des huées en signe de désapprobation.

«Les policiers de Montréal se tiennent debout, et ne se laisseront pas faire. On nous a demandé de manifester autrement, et bien c'est ce qu'on fait. On les écoute et on s'en va manifester autrement. Notre message est clair, on est de bonne foi, on se tient debout», a déclaré M. Francoeur à l'endroit des policiers au début de la marche.

Depuis environ trois ans, les policiers exercent des moyens de pression en portant des pantalons de camouflage pour protester contre la loi qui a imposé des changements à leur régime de retraite.

Le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, a déposé à la fin avril un projet de loi qui forcera les policiers à porter leur uniforme.