Les taxis de Montréal seront plus faciles à reconnaître dans les rues de la ville, avec leurs toits colorés et leur grand «Bonjour» appliqué sur les deux portières, du côté droit du véhicule.

C'est la nouvelle image lancée dimanche à l'hôtel de ville, devant le «tout-taxi» de Montréal, qui était présent pour ce dévoilement. Les propriétaires de permis qui adopteront cette nouvelle image devront «habiller» leur voiture de blanc, car il ne s'agit pas de peinture, mais bien d'un recouvrement. Seuls le capot et le toit seront colorés, selon le modèle lancé en 2015 par l'entreprise Téo Taxi, avec leur signature visuelle blanc et vert émeraude. 

«C'est une excellente nouvelle pour l'industrie», se félicitait d'ailleurs Alexandre Taillefer, fondateur de Taxelco, qui est propriétaire de Téo Taxi, Taxi Diamond et Hochelaga. L'entrepreneur a d'ailleurs choisi un gris charbon pour les voitures de Diamond et un bleu turquoise pour celles d'Hochelaga. 

«L'idée n'est pas de tomber sous un régime communiste, a précisé Alexandre Taillefer. La différence de couleurs assure une saine compétition.»

Les chauffeurs indépendants, environ le quart des 4500 taxis montréalais, devront arborer un toit rouge.

«Cette image de marque marquera une nouvelle ère dans l'histoire du taxi de Montréal», a lancé le maire Denis Coderre, qui a dévoilé la nouvelle image. Pour l'instant, une douzaine de voitures portent déjà les couleurs et le «Bonjour» de la nouvelle image, et le maire Coderre souhaite une adhésion massive et rapide. La mesure est volontaire. 

Combien?

«Pour l'image, c'est une bonne nouvelle, s'est réjoui Max-Louis Rosalbert, président du regroupement des propriétaires de taxis de Montréal. Tout ce qui nous aide est une bonne nouvelle, mais nous n'avons pas les moyens financiers d'assumer cette dépense supplémentaire.» 

Pour adopter la nouvelle image montréalaise, le propriétaire d'un taxi peut s'attendre à débourser entre 1000 $ et 1500 $, même un peu plus, selon le modèle du véhicule. 

«M. Coderre nous avait promis qu'il allait trouver une solution pour financer cette dépense», précise Max-Louis Rosalbert, qui ajoute qu'il faut calculer 60 $ par jour pour exploiter un taxi à Montréal, si l'on additionne tous les frais, avant les dépenses en carburant. Dans une industrie en décroissance, avec la compétition d'Uber, cette dépense supplémentaire est tout simplement intenable, souligne le représentant des propriétaires de taxi.

C'est aussi ce que croit Kamal Azimi, de Taxi Atlas. «Le gouvernement du Québec doit trouver une solution au problème [d'Uber] et aider les chauffeurs à se moderniser», a-t-il dit. Atlas a choisi de mettre ses toits bleus «comme la couleur du drapeau du Québec». 

À noter : certains chauffeurs déploraient dimanche le fait que ce nouvel habillage leur enlève l'anonymat lorsqu'ils conduisent leur véhicule alors qu'ils ne travaillent pas.