La venue de cowboys dans le Vieux-Port, qui joueront du lasso et maîtriseront des taureaux lors d'un rodéo urbain dans le cadre du 375e anniversaire de Montréal, provoque l'indignation de la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA), qui dénonce «l'exploitation et la souffrance inutile des animaux».

Sur sa page Facebook, la SPCA de Montréal invite les citoyens à écrire au maire Denis Coderre pour lui demander de retirer cette «activité désuète, inhumaine et dangereuse» de la programmation des festivités.

Le rodéo urbain NomadFest doit se dérouler du 24 au 27 août, au quai Jacques-Cartier. Il est produit par la firme TKNL, qui a confié le volet rodéo de l'événement au Festival western de St-Tite.

«Les épreuves de rodéo soumettent les animaux à un stress et à des souffrances inutiles dans le seul but de divertir», s'insurge la SPCA dans son message sur Facebook, qui avait été partagé jeudi soir par plus de 1200 internautes. Il a cependant été impossible de parler à un responsable de la campagne, afin de savoir si les «souffrances» présumées des animaux de rodéo étaient documentées.

«On se demande vraiment quelle est la pertinence d'organiser un rodéo dans le cadre du 375e, alors que l'objectif des célébrations devrait être d'honorer l'histoire de Montréal. Ce projet, qui sort de nulle part, rate complètement l'objectif», dénonce aussi Sterling Downey, conseiller de la Ville dans l'arrondissement de Verdun et porte-parole de Projet Montréal en matière de gestion animale.

L'organisation du 375e anniversaire s'est assurée que le promoteur retenu pour l'organisation du rodéo avait de bonnes pratiques en matière de traitement des animaux, a indiqué sa porte-parole, Isabelle Pelletier. «Ils ont un code d'éthique pour la santé animale et ils nous ont assuré qu'ils prenaient cette question très au sérieux», dit-elle.

«Gens de la ville»

Un document sur le bien-être des animaux de rodéo est disponible sur le site du NomadFest pour les citoyens qui voudraient en savoir plus, ajoute la porte-parole.

Le directeur des rodéos du Festival western de St-Tite, Sylvain Bourgeois, était déçu, mais pas surpris de la campagne lancée par la SPCA de Montréal. «Il y a plus de 50 rodéos par année au Québec, mais on dirait que les gens de la ville viennent juste de s'en rendre compte, ironise-t-il. Ils n'ont jamais assisté à un rodéo de leur vie. Avant d'affirmer qu'on maltraite les animaux, ils devraient mieux se renseigner.»

«J'ai un troupeau de 70 chevaux de rodéo, ils font partie de la famille et on en prend soin tous les jours. C'est une culture, un mode de vie qui existe depuis très longtemps partout en Amérique du Nord», poursuit le cowboy, joint en Oklahoma, où se déroulait justement un rodéo auquel participaient plusieurs de ses bêtes, ainsi que d'autres cowboys québécois.

La SPCA de Montréal a déjà dénoncé les rodéos qui se tiennent au Festival western de St-Tite, il y a quelques années.