Projet Montréal demande au chef du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) Philippe Pichet de se retirer temporairement de ses fonctions le temps qu'une enquête soit menée sur les motifs qui ont mené à la surveillance du journaliste de La Presse, Patrick Lagacé. L'opposition officielle à l'hôtel de ville demande par ailleurs au SPVM de révéler si d'autres journalistes ont fait l'objet d'espionnage.

« Nous sommes convaincus qu'une opération d'une telle sensibilité aurait été approuvée par le chef de police. Il est inconcevable pour moi que le chef de police n'ait pas été mis au courant de cette opération et s'il n'a pas été mis au courant, c'est qu'il a perdu le contrôle de son organisation », a déclaré Alex Norris, porte-parole de l'opposition officielle en matière de sécurité publique et ancien journaliste à The Gazette. « Si des citoyens ont peur que leurs conversations avec des journalistes servent à des enquêtes policières, ils ne parleront plus aux journalistes et la société sera moins bien desservie par l'institution journalistique », a-t-il ajouté. 

Le chef de l'opposition officielle, Luc Ferrandez, demande pour sa part au maire Denis Coderre de rassurer le public sur le fait qu'il existe une réelle séparation entre les actions de la police de Montréal et le bureau du maire.

« On sait que dans un cas, le bureau du maire a été impliqué », a souligné M. Ferrandez en citant le départ du chef des communications Ian Lafrenière et la réorganisation du service des médias. « On espère que c'est le seul cas. Mais rappelons qu'on était à Montréal-Nord, qu'il y avait une campagne électorale, que la police avait décidé par elle-même de faire certaines actions, que les policiers ont critiqué ces décisions du commandement et ces critiques-là ont mené au renvoi du responsable des communications de la police », a-t-il expliqué.

M. Ferrandez propose que l'enquête sur l'affaire Lagacé soit menée par un comité formé de policiers et de juges renommés. 

« Il y a une ambiance de paranoïa présentement au SPVM qui ne va pas dans le sens de l'intérêt public », a ajouté Alex Norris.

Le maire Coderre a réagi à cette affaire à midi trente à l'hôtel de ville.