Le maire de Montréal, Denis Coderre, veut porter en appel la décision de suspendre les articles concernant les chiens pitbulls dans le règlement sur le contrôle des animaux adopté par la Ville de Montréal. Le maire a fait part de son irritation, jeudi, au lendemain de la décision de la Cour supérieure du Québec.

Dans une lettre ouverte, le maire de Montréal a dit considérer la décision comme «mal fondée en faits et en droit», estimant qu'il n'y avait «aucune urgence objective» pour suspendre immédiatement les dispositions relatives aux chiens de type pitbull. M. Coderre a réaffirmé sa volonté de «bannir les chiens de type pitbull du territoire de la Ville de Montréal».

Le juge Louis J. Gouin croit que la suspension devait être maintenue jusqu'à ce que la légalité des dispositions puisse être débattue, comme le réclamait la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA) de Montréal. Il faudra possiblement attendre plusieurs mois avant la tenue d'une audience sur le fond.

Sophie Gaillard, avocate au département de défense des animaux de la SPCA de Montréal, affirme que certains éléments du règlement de la Ville sont discriminatoires et déraisonnables.

Projet Montréal a réclamé la démission de l'élue Anie Samson, vice-présidente du comité exécutif et responsable la sécurité publique et des services aux citoyens.

Selon l'opposition officielle à la Ville de Montréal, le juge a établi clairement des failles et des lacunes et a appelé la Ville à «retourner à la table à dessin». Or, selon Projet Montréal, Mme Samson a «complètement perdu la confiance de la communauté, des gens intéressés, mais aussi des experts qui devront continuer à se prononcer».

Christine Gosselin, conseillère d'arrondissement de Projet Montréal pour le district Jeanne-Mance du Plateau-Mont-Royal, a déploré que la Ville «s'acharne et s'entête» avec cet appel du jugement sur la suspension.

En entrevue en marge du dévoilement d'une murale représentant l'auteur-compositeur-interprète Gilles Vigneault, jeudi après-midi, le maire de Montréal a dit ne pas s'intéresser à la «partisanerie», et ne compte pas reculer sur un règlement qu'il juge «équilibré».

«Moi, ce qui m'intéresse, ce n'est pas la partisanerie, c'est de m'assurer sur le terrain que les gens puissent se sentir en pleine sécurité partout sur le territoire. (...) On veut respecter les bons propriétaires qui ont des bonnes bêtes, mais pour les pitbulls, il n'y en aura pas de nouveaux. (...) Et on encadre les chiens dangereux comme il se doit», a dit le maire.