Afin de prévenir d'autres décès de piétons et de cyclistes, les arrondissements du Plateau-Mont-Royal et de Rosemont-La Petite-Patrie feront trois changements pour sécuriser leurs artères. À compter du printemps prochain, la limite de vitesse sera réduite de 50 à 40 km/h, les voies de circulation seront réduites de 3,5 à 3,2 m et les lignes d'arrêt seront reculées de 3,5 m.

À Montréal, les artères sont sous la responsabilité de la ville-centre alors que la gestion des rues secondaires relève des arrondissements. Cependant, les maires Luc Ferrandez et François Croteau ont récemment demandé une analyse juridique qui leur a confirmé certains pouvoirs en matière de signalisation.

«Avant, on demandait systématiquement à la ville-centre de corriger une artère... Mais on a fait une analyse poussée de nos règlements et on a compris qu'on avait les pouvoirs d'appliquer des mesures immédiates et c'est ce que nous allons faire, tout en conviant le maire Denis Coderre à nous joindre», a indiqué le maire Ferrandez lors d'une conférence de presse ce matin. «On dit à M. Coderre: prenez Rosemont et le Plateau comme projets pilotes et envoyez-nous vos ingénieurs, on va travailler avec eux», a-t-il ajouté.

Les maires Ferrandez et Croteau espèrent d'ailleurs que l'arrondissement Ville-Marie (qui est dirigé par le maire Coderre) réduise aussi la limite de vitesse à 40 km/h sur ses artères. «Les accidents se produisent où? Dans les quartiers centraux. Parce que le nombre d'interactions entre les cyclistes, les piétons et les automobilistes y sont plus nombreux. C'est normal que plus on arrive vers le centre-ville, plus on ait des mesures contraignantes», a remarqué M. Ferrandez.

«L'approche de M. Coderre, c'est de dire: attendons d'avoir le statut de métropole pour avoir tous les pouvoirs et faisons une implantation cohérente, uniforme et organisée dans l'ensemble de la Ville de Montréal. À première vue, c'est attrayant, mais de mettre la voie de desserte sur la Métropolitaine à Anjou à 40 km/h, par exemple, c'est une exagération qui va faire que personne ne va le respecter et mettre tout le monde en bras de fusil», a par ailleurs ajouté M. Ferrandez pour appuyer son propos sur l'importance de prioriser l'aménagement des artères des quartiers centraux.

Plutôt que de reculer les lignes d'arrêts de 3,5 mètres, pourquoi ne pas aménager des SAS vélos qui occuperaient sensiblement les mêmes espaces ? «Parce que c'est un pouvoir de la ville-centre et la Ville refuse systématiquement d'en mettre à toutes les intersections», a répondu le maire Croteau.