Au lendemain de la suspension des audiences de l'Office national de l'énergie (ONÉ) sur le projet de pipeline Énergie Est, le maire de Montréal, Denis Coderre, durcit le ton.

« En autant que je suis concerné [sic], on n'a pas besoin d'un nouveau pipeline qui va passer par Montréal », a-t-il déclaré, ce matin, lors de la rencontre hebdomadaire de son comité exécutif.

Le maire de Montréal, qui est aussi à la tête de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) qui regroupe 82 municipalités, s'oppose depuis des mois au projet de transporter 1,1 million de barils de pétrole par jour de l'Alberta jusqu'au Nouveau-Brunswick. Il reproche surtout à l'entreprise TransCanada de ne pas avoir de plan de contingence en cas de fuite ni de plan de gestion de l'eau.

« Avec un projet comme ça, c'est non. S'il change, ça veut dire que ce sera un nouveau projet. À ce moment-là, il y aura un nouveau processus et on verra. »

Le maire s'est présenté lundi aux audiences de l'ONÉ, qui ont été suspendues en raison de l'intervention de manifestants dans la salle. La semaine dernière, le maire Coderre se disait « mal à l'aise » avec le fait que deux des trois commissaires attitrés au dossier ont rencontré Jean Charest en janvier 2015 alors qu'il était consultant pour TransCanada. Il leur demandait alors de « prendre une pause ».

Ce matin, il est allé plus loin. « On demande qu'il puisse y avoir réorganisation de cette audience avec de nouveaux commissaires. »

Hier, l'ONÉ a plié dans la controverse en suspendant toutes les audiences qui devaient avoir lieu cette semaine à Montréal.

La voix de M. Coderre s'ajoute à celle de deux groupes écologistes qui demandaient déjà la destitution des deux commissaires.

L'ONÉ a annoncé hier qu'elle ne tiendrait plus d'audiences à Montréal jusqu'à ce qu'elle tranche cette question. L'ONÉ planifie néanmoins aller de l'avant avec les audiences à Québec en octobre.