La filiale de la Caisse de dépôt s'attend à doubler l'achalandage quotidien des lignes de trains de banlieue actuellement en service dans la région de Montréal.

Le futur Réseau électrique métropolitain devrait accueillir près de 172 000 passagers par jour, et ce, dès 2031, selon une étude d'achalandage préliminaire rendue publique hier par CDPQ Infra, dans le cadre des consultations du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE).

Le directeur général adjoint de cette filiale de la Caisse de dépôt et placement du Québec, Jean-Marc Arbaud, a indiqué que ces estimations étaient jugées « conservatrices » et que le réseau de train électrique projeté pourrait attirer encore plus d'usagers, à mesure que le public pourra en faire l'expérience.

Selon les données rendues publiques hier, l'antenne Rive-Sud entre Brossard et le centre-ville de Montréal devrait transporter plus de 74 000 usagers par jour, et presque 30 000 seulement lors de la période de pointe du matin, après seulement quelques mois d'exploitation, en 2022.

En 2031, les prévisions d'achalandage quotidien montrent une augmentation de plus de 10 000 usagers par jour (ou 13,5 %) sur le train léger de la Rive-Sud, qui empruntera le nouveau pont Champlain pour franchir le Saint-Laurent.

Les données d'achalandage des antennes de l'ouest desservant l'ouest de l'île de Montréal, l'aéroport international Trudeau et la banlieue nord de la métropole sont plus modestes, au départ, avec une prévision de 66 700 usagers par jour en 2022. CDPQ Infra prévoit toutefois que cet achalandage devrait rapidement grimper, pour dépasser l'antenne Rive-Sud dès 2031.

En effet, l'étude préliminaire complétée en mars dernier pour les destinations de Deux-Montagnes, Sainte-Anne-de-Bellevue et de l'aéroport Trudeau estime à plus de 87 000 le nombre des usagers quotidiens du REM en 2031, soit une hausse de 31 % par rapport aux données de 2022.

Selon ces prévisions, l'achalandage des trois antennes Ouest du REM devrait donc dépasser celui de l'antenne Rive-Sud par plus de 3000 usagers, 10 ans après la mise en service du futur réseau.

Au total, le REM devrait accueillir 141 000 usagers par jour en 2022, et 171 700 personnes par jour, en 2031, soit une augmentation de 21 %.

En comparaison, les six lignes de trains de banlieue actuellement en service dans la région de Montréal transportent chaque jour quelque 80 000 passagers, soit moins de la moitié de l'achalandage prévu en 2031 sur le REM.

ENQUÊTES APPROFONDIES

Ces estimations présentées hier dans le cadre des audiences publiques du BAPE sur le projet de 5,5 milliards de CDPQ Infra, REM, ont été réalisées à partir de plusieurs études antérieures. M. Arbaud a indiqué que des études de clientèle plus poussées et plus fines devraient être achevées en octobre pour préparer le cadre financier du projet de train électrique, qui s'étendra sur 67 kilomètres et qui prévoit, dans un premier temps, 24 stations.

« Nous avons fait des enquêtes auprès des utilisateurs des différents systèmes avec la permission de l'Agence métropolitaine de transport, et dans les autobus de la Société de transport de Montréal, pour valider les solutions qu'on apporte, a expliqué M. Arbeau. Est-ce qu'elles conviennent, est-ce que ça satisfait les usagers actuels ? Tous ces éléments font partie des paramètres de l'étude d'achalandage finale. »

Selon les données d'achalandage pour chaque station du REM, c'est la station Panama, située à Brossard, sur l'antenne Rive-Sud, qui devrait attirer le plus de clientèle, avec 16 540 usagers en pointe matinale en 2022, et plus de 20 000 utilisateurs en 2031.

Ces résultats arrivent loin devant la station terminale de l'antenne Rive-Sud située à l'intersection des autoroutes 10 et 30, à Brossard, où on attend un peu plus de 8500 usagers par jour, en 2022, et un peu plus de 10 000, en 2031.

Les données par station, sur les antennes de l'ouest, sont plus modestes, avec des sommets estimés à 3300 et 3500 usagers par jour pour les stations Sainte-Dorothée et Deux-Montagnes, dans la banlieue nord, en 2031.