Afin de réduire le fardeau fiscal des entreprises, le maire de Montréal, Denis Coderre, envisage « sérieusement » de tarifer les Montréalais pour leur utilisation de l'eau et leur production d'ordures ménagères.

« Je n'annonce rien aujourd'hui, je vous dis cependant que si on veut être logiques avec nous-mêmes, il faut aussi être responsables sur le plan du développement durable », a indiqué hier le maire Coderre.

En conférence de presse à l'hôtel de ville, ce dernier réagissait au dépôt d'un rapport sur la fiscalité non résidentielle commandé par la Ville de Montréal à un comité formé de différents experts. Le comité devait se pencher sur des solutions pour bonifier la croissance économique et améliorer l'attractivité et la compétitivité de Montréal.

L'une des pistes suggérées par le comité est de prendre le « virage de l'éco-fiscalité ». Le recours à la tarification viserait à réduire le recours à l'impôt foncier (la principale source de financement de la Ville de Montréal) afin de, ultimement, diminuer la proportion du fardeau fiscal assumée par les occupants d'immeubles non résidentiels.

En contrepartie, les citoyens qui consomment moins d'eau qu'un seuil jugé « raisonnable » recevraient des crédits.

À Montréal, l'installation de compteurs d'eau est déjà commencée dans les commerces, mais il n'a jamais été question d'en installer dans les résidences.

Selon le maire de Montréal, l'installation de compteurs d'eau dans les foyers de Toronto a permis de faire chuter la consommation d'eau de 20 %.

« Évidemment, quand on dit compteurs d'eau, ça fait friser les oreilles pour toutes sortes de raisons, mais il y a une différence entre un appel d'offres tout croche et le principe même », a dit le maire de Montréal, Denis Coderre.

À Beaconsfield, un projet-pilote de tarification des déchets selon le principe de pollueur-payeur réalisé en 2014 avait mené à une réduction de 33 % des ordures. La tarification des déchets est une pratique quasi inexistante au Québec.

AIDE AUX COMMERÇANTS

Le comité a aussi recommandé la mise en place d'un programme de soutien pour compenser une partie des revenus perdus par les commerçants des grandes artères commerciales en chantier.

L'administration Coderre s'est dite « interpellée » par cette recommandation.

Le maire étudiera par ailleurs la suggestion du comité d'instaurer un taux de taxation différencié qui s'appliquerait à une première tranche de valeur foncière des immeubles non résidentiels.