Implanter au centre-ville un corridor d'essai pour le transport électrique, créer un institut  pour la recherche sur les véhicules électriques, développer une filière électrique, exiger  des bornes de recharge dans les stationnements privés : Montréal a adopté récemment une série  de mesures pour faire de la métropole une vitrine mondiale pour l'électrification des transports.

CRÉATION D'UN INSTITUT DE RECHERCHE

Montréal a récemment rendu publique sa Stratégie d'électrification des transports 2016-2020. Parmi les nouveautés énoncées, on apprend que la Ville veut créer un Institut de l'électrification et des transports intelligents. La métropole dit vouloir « offrir aux constructeurs les conditions favorables pour expérimenter les nouvelles technologies et pour en accélérer la commercialisation ». Rappelons que le gouvernement du Parti québécois avait annoncé en 2013 vouloir créer un tel institut et que plusieurs villes s'étaient montrées intéressées, dont Laval et Longueuil. « Notre volonté est de le faire et on espère que le gouvernement va être un partenaire avec nous », dit Elsie Lefebvre, l'élue montréalaise responsable du dossier.

CORRIDOR D'ESSAI AU CENTRE-VILLE

Au-delà de la recherche, Montréal veut tester les technologies dans la réalité. Pour y arriver, la Ville compte implanter au centre-ville un « corridor d'essai en transport électrique et en transport intelligent ». Celui-ci sera appelé à servir de vitrine commerciale pour permettre aux entreprises de démontrer dans un contexte réel l'efficacité de leur technologie. Le corridor, dont la localisation est encore à l'étude, desservira le centre des affaires, le Vieux-Montréal ainsi que le Quartier de l'innovation.

FILIÈRE ÉLECTRIQUE

Montréal dit vouloir contribuer à créer une filière des véhicules électriques pour transformer les investissements dans ce virage en retombées pour la métropole. Pour y arriver, la Ville dit être à préparer un plan pour favoriser le développement de cette filière. On souhaite notamment mettre en place des vitrines technologiques pour permettre aux entreprises de se faire valoir. Montréal effectuera aussi une veille technologique pour surveiller les nouvelles tendances.

BORNES ÉLECTRIQUES

Montréal, qui compte déployer un millier de bornes de recharge électrique dans ses rues d'ici 2020, envisage aussi d'obliger les propriétaires de stationnements privés à offrir de tels dispositifs. La Stratégie indique qu'une « révision de la réglementation est envisagée, dans le but d'exiger l'aménagement d'espaces de stationnement pour les véhicules électriques dans les stationnements privés ». L'obligation de prévoir des bornes de recharge électrique dans les projets immobiliers d'envergure est aussi à l'étude. « À Montréal, les gens n'ont pas tous des entrées de garage, alors il faut maximiser les espaces de stationnement pour faciliter la recharge », dit Elsie Lefebvre.

REMPLACER 230 VÉHICULES À ESSENCE

Dans sa stratégie, Montréal confirme aussi le virage électrique qu'elle souhaite faire prendre à son parc de véhicules au fur et à mesure que ceux en service arriveront en fin de vie. « L'objectif, c'est d'avoir une flotte composée à 100 % de véhicules électriques », dit Elsie Lefebvre. La métropole prévoit ainsi remplacer 230 voitures à essence par des modèles entièrement électriques d'ici 2020, soit près de la moitié de ses 514 automobiles. Présentement, la Ville dit pouvoir compter sur 23 véhicules électriques, mais elle a accordé en mars un contrat pour en acheter 42 au cours des deux prochaines années.

PROJETS IMMOBILIERS

En vue de la conversion de son parc de véhicules à l'électricité, Montréal prévoit étendre l'implantation des bornes de recharge dans ses immeubles. Déjà quelques bâtiments en sont dotés, mais plusieurs autres s'ajouteront en fonction des besoins. La Ville dit aussi que tout projet immobilier municipal où un stationnement doit être aménagé prévoira des bornes de recharge électrique.

DES AUTOBUS HYBRIDES EN ATTENDANT LES ÉLECTRIQUES

Quant à la STM, Montréal maintient son objectif annoncé en 2010 d'acheter uniquement des autobus électriques à partir de 2025 « ou dès que la technologie le permet ». D'ailleurs, la société de transport doit participer à un projet-pilote en 2017 qui prévoit l'achat de trois autobus entièrement électriques et l'installation de deux bornes de recharge rapide pour tester cette technologie. D'ici le plein passage à l'électrique, la STM compte remplacer 1000 autobus diesel par des véhicules hybrides.