Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) embauchera dorénavant des comédiens et des cascadeurs pour entraîner ses agents aux techniques d'intervention. Le corps policier estimait qu'il était devenu trop onéreux et risqué de demander à son personnel de jouer la comédie lors de formations.

Les policiers du SPVM suivent fréquemment des formations pour se familiariser avec les diverses techniques d'intervention, notamment auprès des clientèles difficiles, ou maintenir leur expertise Jusqu'à maintenant, des agents jouaient le rôle des personnes auprès de qui une intervention était requise.

Une réflexion a toutefois été entreprise en 2015 afin de revoir ces exercices. «L'utilisation fréquente de policiers comme comédiens engendrait d'une part des frais supplémentaire au SPVM et, d'autre part, occasionnait des risques de blessures dans le cadre de scénarios», indique un document soumis aux élus de Montréal.

L'administration Coderre doit ainsi donner ce matin le feu vert au corps policier pour recourir aux services de comédiens et de cascadeurs. Le SPVM compte attribuer un contrat de 595 000 $ à la firme Communication Michel Verret pour recruter ceux-ci au cours des trois prochaines années.

«Mises en scène réalistes»

Le rôle de ces comédiens et cascadeurs sera de «reproduire des situations mettant en relief les problèmes de souffrance psychique et de santé mentale souvent présents dans un environnement urbain de plus en plus complexe. La réalisation de mises en scène réalistes avec des émotions et des dialogues appropriés sont essentiels pour maximiser l'apprentissage expérientiel», ajoute le SPVM dans le document soumis aux élus pour justifier ce contrat.

Le SPVM affirme avoir besoin de véritables cascadeurs puisqu'on souhaite réaliser des « scénarios de mises en situation se voulant aussi proches que possible de la réalité ». On s'attend ainsi à ce que les comédiens prennent part à «diverses cascades (corps à corps) avec l'utilisation d'armes intermédiaires, des scènes de communication tactique (sans corps à corps) et d'emploi de la force (avec et sans corps à corps)». Le SPVM s'est engagé à fournir aux comédiens et aux cascadeurs des équipements de protection lors de ces exercices pour minimiser les risques.

La facture de ce contrat, 595 000 $, est 33% plus élevée que l'évaluation que le SPVM avait faite avant de lancer l'appel d'offres. Le corps policier explique cet écart par sa méconnaissance des prix dans ce marché. Soulignons que seulement deux firmes ont manifesté leur intérêt pour décrocher ce contrat, mais seule la proposition de Communication Michel Verret a été jugée conforme aux exigences du corps policier.