Les ingénieurs de Montréal recevront un boni de 4,5 % de leur salaire pour avoir aidé la métropole à augmenter le nombre de chantiers réalisés. C'est l'une des nouvelles clauses introduites dans leur convention collective qui fera encaisser aux scientifiques de la Ville une baisse de 6% de leur rémunération globale.

Même si les syndiqués ont accepté l'offre mardi soir, c'est seulement cet après-midi que la Ville de Montréal a rendu publics les détails de la nouvelle convention collective. Celle-ci prévoit ainsi l'introduction d'un «boni attribuable à l'accroissement de la performance de la Ville». Il s'agit en fait d'un incitatif montant forfaitaire accordé pour «reconnaître l'apport des scientifiques dans l'accroissement important du taux de réalisation des chantiers ces dernières années» pour augmenter la réalisation des projets prévus au Programme triennal d'immobilisations. Ce document détaille les chantiers que Montréal souhaite réaliser au cours des trois prochaines années, mais plusieurs d'entre eux accusent d'importants retards.

Montréal s'est publiquement fixé comme objectif de réaliser au moins 75 % des chantiers planifiés, objectif pour la première fois atteint l'an dernier. Certaines années, comme en 2011, aussi peu qu'un tiers des projets avaient été de l'avant.

La Ville n'a pas détaillé comment le taux de réalisations des chantiers allait être calculé pour établir les bonis des ingénieurs.

Outre ce boni à la réalisation des chantiers, Montréal a accordé à ses scientifiques des augmentations salariales annuelles de 2 % de 2011 à 2015. Pour 2016 et 2017, les hausses seront plutôt de 2,5 %.

Importantes concessions

En échange de ces augmentations, les ingénieurs ont dû faire plusieurs concessions, qui entraîneront dans les faits une baisse de leur rémunération globale de 6% selon les calculs de la Ville (9 % selon leur syndicat).

Les heures de maladie seront désormais payées seulement à 80% plutôt que 100%. Les congés mobiles passeront de 39 à 21 heures. Une limite est aussi imposée sur l'accumulation dans les banques de temps, comme les heures supplémentaires et les vacances.

La contribution des scientifiques à leur régime de retraite sera graduellement augmentée pour s'établir à 50% du coût à compter de 2018. Montréal réduit aussi sa contribution pour le coût de leurs régimes d'assurances collectives. Plutôt que 89%, elle déboursera désormais 65%. Les employés verront ainsi leur part passer de 11% à 35%.

Maintenant que la convention des scientifiques est réglée, il reste quatre groupes de syndiqués avec lesquels s'entendre, dont les policiers.

Employés de Montréal toujours sans convention collective

• Policiers (convention échue depuis le 31 décembre 2014)

• Professionnels généraux (convention échue depuis le 31 janvier 2014)

• Contremaîtres syndiqués (convention échue depuis le 31 janvier 2014)

• Brigadiers (convention échue depuis le 31 décembre 2015)