La Ville de Montréal devrait soutenir des projets de logements sociaux destinés aux jeunes autochtones et appuyer l'implantation de cliniques de soins de santé et de services sociaux traditionnels et « culturellement sécurisants » pour cette population, estime le Conseil jeunesse de Montréal (CJM).

Ces recommandations figurent en bonne place dans un avis du CJM sur la réalité des jeunes autochtones de la métropole qui sera déposé aujourd'hui au conseil municipal.

« Le logement et la santé publique, c'est primordial dans le quotidien de ces jeunes-là », a dit à La Presse le président du CJM, François Marquette.

Les autochtones ne représentent que 0,5 % de la population de Montréal et 1,6 % de celle de la région métropolitaine de recensement, soit beaucoup moins qu'à Winnipeg (11,8 %), Saskatoon (10,8 %) ou Vancouver (8,7 %). Mais Montréal est la ville québécoise où vivent le plus grand nombre d'autochtones. Et cette population est en forte croissance.

De tous les besoins exprimés par les jeunes autochtones rencontrés par le CJM dans la préparation de son avis, « le logement est sans doute le plus important », note-t-on. Un autochtone montréalais sur huit vit dans un logement qui nécessite des rénovations majeures, une proportion plus élevée que chez les non-autochtones. Selon le CJM, cela pourrait contribuer à expliquer la forte propension des autochtones à déménager : entre 2001 et 2006, plus de la moitié des autochtones de Montréal ont changé de logement.

photo martin chamberland, archives la presse

Les autochtones ne représentent que 0,5 % de la population de Montréal et 1,6 % de celle de la région métropolitaine de recensement, soit beaucoup moins qu’à Winnipeg (11,8 %), Saskatoon (10,8 %) ou Vancouver (8,7 %). Mais Montréal est la ville québécoise où vivent le plus grand nombre d’autochtones.

PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE---Photos en hauteur de la ville de Montréal vue de la tour nord du complexe Desjardins. -30-Ref# 620 399

Les autochtones sont par ailleurs surreprésentés dans les rues de la ville. Il y a un an, un dénombrement des personnes en situation d'itinérance à Montréal a révélé que 10 % d'entre elles étaient d'origine autochtone, soit 20 fois plus que la proportion réelle des membres des Premières Nations, des Métis et des Inuits dans la population montréalaise.

DISCRIMINATION

Pour le directeur général de Montréal Autochtone, Philippe Tsaronsere Meilleur, il ne fait pas de doute que les autochtones sont victimes de discrimination de la part de propriétaires de logements. « Ils sont perçus comme des gens alcooliques, belliqueux et qui cherchent les problèmes, dit-il. Et ils se font refuser des logements. »

Montréal Autochtone planche justement sur un projet de logement social destiné aux jeunes familles autochtones et aux mères chefs de familles monoparentales, calqué sur le projet Kijaté, à Val-d'Or, qui a obtenu le feu vert du gouvernement Couillard en octobre dernier. « On a besoin d'un environnement positif pour que les jeunes et les familles puissent s'installer et avoir du soutien », dit M. Meilleur.

Montréal Autochtone rêve qu'on y trouve aussi un centre communautaire où des services sociaux et de santé adaptés à la population autochtone seraient offerts. Ce projet fait l'objet de discussions préliminaires avec le CIUSSS du Centre-Sud de l'île de Montréal.