La Ville de Montréal doit à nouveau voler au secours d'un organisme à but non lucratif chargé de gérer un centre sportif au bord de la faillite. La métropole achète pour 18,5 millions le complexe sportif du cégep Marie-Victorin qui accumulait les déficits depuis son ouverture en 2010.

« Il y avait des problèmes financiers importants. On a travaillé fort pour avoir un redressement. Dans le plan d'affaires, il y avait une surévaluation des revenus et une sous-évaluation des dépenses », a expliqué Sylvain Mandeville, directeur général du cégep Marie-Victorin.

Le centre sportif était géré par un OBNL, le Centre d'activités physiques et communautaires de l'Est (CAPCE), mais le collège s'était porté garant en cas d'insolvabilité. Ce scénario étant de plus en plus plausible, la Ville de Montréal a été approchée à l'automne dernier pour prendre ce centre en charge.

« La situation était insoutenable », reconnaît Jean-Paul Lachappelle, qui s'était joint au CAPCE pour redresser la situation. Malgré les démarches entreprises, le centre continuait à encaisser des déficits annuels de 400 000 $.

Ce n'est pas la première fois que Montréal doit ainsi voler au secours d'un complexe géré par un organisme à but non lucratif en difficultés financières. En 2012, la Ville a dû racheter le Taz qui se trouvait au bord de la faillite.

En achetant le complexe sportif Marie-Victorin 18,5 millions, la métropole dit payer la valeur marchande. L'édifice et son terrain sont pourtant évalués à seulement 7,2 millions dans le rôle d'évaluation de la Ville.

La construction du centre sportif avait coûté 16,3 millions, soit un peu plus que les 14,7 millions budgétisés au départ. Le ministère de l'Éducation, qui s'était engagé à verser 7,35 millions, doit encore verser 4,2 millions, subvention qui reviendra à la Ville de Montréal à la suite du rachat.

GÉRÉ PAR UN TIERS

Le centre sportif acheté par Montréal comprend un terrain de soccer synthétique à 11 joueurs, un gymnase double, deux salles polyvalentes et une salle de musculation. La structure du bâtiment est en bois.

La Ville compte confier la gestion du bâtiment à un tiers. Un appel d'offres sera lancé sous peu pour trouver d'ici cet été une entreprise privée ou un autre organisme à but non lucratif pour en assurer la gestion. Montréal prendra officiellement possession du centre le 1er septembre.

Dans l'entente, Montréal résilie toutes celles signées par le CAPCE, à l'exception des baux de l'Académie de l'Impact, du restaurant et de la boutique Evangelista Sport, « lesquels génèrent des revenus intéressants ».

La vente ne devrait pas affecter les élèves du cégep Marie-Victorin. « Ils vont avoir accès aux plateaux comme avant. Pour nous, c'était important », indique Sylvain Mandeville.

La Ville de Montréal a indiqué pour sa part que l'achat permettra aux citoyens de quatre arrondissements de l'Est de l'île d'avoir accès à des tarifs concurrentiels à des installations sportives.