Montréal a un plan d'urgence pour les canicules, un autre pour les grands froids, mais la métropole ne fait pratiquement rien quand un épisode de smog sévit, déplore l'opposition à l'hôtel de ville, qui réclame la mise en place d'un plan d'action.

Les 4 et 5 mars derniers, Montréal a connu son plus récent épisode de smog. L'élu Sylvain Ouellet, de Projet Montréal, dit ne pas avoir été impressionné par les moyens pris par la Ville de Montréal pour prévenir ses citoyens : envoyer un message sur les réseaux sociaux rappelant qu'il est interdit d'utiliser un poêle à bois.

« Quand il y a une tempête de neige, c'est rendu qu'on fait une conférence de presse chaque jour, mais pour le smog, on fait un tweet et à peu près rien d'autre », déplore Sylvain Ouellet.

Le conseiller juge cette action bien insuffisante, surtout en considérant que le smog est soupçonné de provoquer 1500 morts prématurées par année à Montréal, selon la Direction de santé publique.

Lors du prochain conseil municipal, Projet Montréal présentera une motion afin d'ordonner à la Sécurité civile de la métropole d'élaborer un plan d'action. Celui-ci devra inclure des mesures concrètes à mettre en place lors des épisodes de pollution intense.

Sylvain Ouellet ne croit pas que Montréal devrait aller aussi loin que Paris, en France, qui, lors des épisodes de smog, interdit aux véhicules de rouler selon le numéro sur leur plaque. L'élu croit que la métropole pourrait imiter Laval et offrir des réductions de prix pour ses transports en commun. Il suggère également d'augmenter les tarifs des parcomètres lors des épisodes de smog ou encore d'interdire certaines zones aux voitures polluantes.

Rappelons que le smog est une brume jaunâtre recouvrant les villes lorsque la pollution est plus intense. Un jour de smog est décrété quand la qualité de l'air est jugée mauvaise sur plus de 75 % du territoire de la métropole. Un règlement interdit depuis 2015 d'utiliser un poêle au bois durant ces épisodes, sous peine d'amendes.

Reste que le nombre de jours de smog a considérablement diminué ces dernières années. De 31 en 2008, on n'en a recensé que 10 en 2014, plus récent bilan accessible. Depuis 2008, la majorité des jours de smog se produisent en hiver. En fait, en 2014, aucun jour de smog n'est survenu en été.

Depuis le début de 2016, Montréal a connu trois épisodes de smog. Le premier a eu lieu le 8 janvier, suivi d'un deuxième le 15 janvier. Un troisième épisode de smog sur Montréal a duré deux jours, les 4 et 5 mars.

Les mesures d'urgence anti-smog dans le monde

Paris, France > La capitale française peut décréter une période de « circulation alternée » durant laquelle seules les voitures dont l'immatriculation est impaire - ou paire, selon la journée - peuvent rouler. En contrepartie, les voitures immobilisées de force ont droit au stationnement gratuit.

Milan, Italie > En décembre dernier, un épisode de pollution qui durait depuis 30 jours a poussé les autorités de cette ville du nord de l'Italie à interdire toute circulation automobile pendant trois jours, entre 10 h le matin et 16 h l'après-midi. Durant cette période, le prix des transports en commun a été réduit pour inciter les Milanais à miser sur ce service plutôt que sur leur voiture personnelle.

Pékin, Chine > Pour mettre fin à un épisode de pollution intense à la fin de 2015, les autorités chinoises ont forcé les usines les plus polluantes à suspendre leurs opérations pendant quelques jours. Les chantiers de construction extérieurs aussi ont été fermés. Comme à Paris, les automobilistes devaient rouler en alternance une journée sur deux en fonction du numéro sur leur plaque d'immatriculation.