La Fraternité des policiers de Montréal envisage de porter plainte en déontologie contre les «bonis-Denis», ces nouvelles primes accordées aux cadres, estimant que les agents se trouvent placés en conflit d'intérêts.

Le syndicat représentant les policiers montréalais maintient la pression pour demander le retrait des contraventions du calcul des bonis accordés aux cadres du SPVM. La Ville de Montréal a introduit en début d'année un programme pour accorder des primes aux officiers de son corps policier. Or l'un des 18 critères pris en compte évalue le nombre de constats d'infraction émis par les agents.

«Lier le nombre de contraventions émises et la fermeture rapide de dossiers d'enquête à la rémunération des cadres du SPVM place ces derniers en situation de conflit d'intérêts et heurte les principes déontologiques», estime la Fraternité.

Le Code de déontologie des policiers du Québec stipule que «Le policier doit exercer ses fonctions avec désintéressement et impartialité et éviter de se placer dans une situation où il serait en conflit d'intérêts de nature à compromettre son impartialité ou à affecter défavorablement son jugement et sa loyauté».

D'autres recours disciplinaires sont aussi envisagés. Le Règlement sur la discipline interne des policiers de Montréal prévoit aussi que les agents doivent éviter de se placer en situation de conflit d'intérêts. Or c'est en plein ce que font ce que la Fraternité a rebaptisé les «bonis-Denis».

Mercredi, le maire Denis Coderre a défendu les nouveaux bonis accordés aux cadres du SPVM. «Avoir de l'efficience et de la performance, ça se fait ailleurs», a-t-il dit.

Le maire assure que l'objectif n'est pas de récolter davantage, mais simplement d'assurer que les agents appliquent le Code de la sécurité routière. «Peut-être que, dans l'ancienne administration, il y avait un directeur général qui regardait combien rapportent les tickets, mais nous, on n'est pas là dedans», a dit M. Coderre.