Luc Ferrandez n'affrontera pas Denis Coderre aux élections municipales de 2017. Estimant qu'il jouit d'une image trop radicale, le chef de l'opposition a annoncé cet après-midi qu'il ne briguera pas la direction de Projet Montréal, un poste qu'il occupait par intérim depuis le départ de Richard Bergeron en octobre 2014. Il compte cependant se représenter comme maire du Plateau-Mont-Royal lors du prochain scrutin.

«Je veux laisser le champ libre à quelqu'un qui n'aura pas de boulet, de réputation à porter et qui ne risque pas de faire peur aux Montréalais», a-t-il déclaré lors d'une mêlée de presse en marge du congrès du parti.

«Pour moi, Denis Coderre est un maire qui est déjà en chute libre, sa façon inquiétante de gérer un certain nombre de dossiers va à l'encontre du sauveur qu'il prétendait être. La dernière carte qu'il lui reste, c'est de prétendre que c'est un homme du juste milieu, un homme du gros bon sens par rapport à une opposition qui elle, serait radicale. Je ne veux pas lui donner ce plaisir», a-t-il ajouté.

Une course cet automne?

Qui chez Projet Montréal pourrait affronter le maire Denis Coderre aux élections municipales de 2017? Pour l'instant, aucun élu du parti n'a officiellement annoncé qu'il souhaitait se lancer dans la course à la chefferie. Les conseillers municipaux Valérie Plante et François Limoges ont tous deux indiqué aujourd'hui à La Presse être en réflexion sérieuse.

Mais la course est ouverte à tous, a insisté M. Ferrandez. «C'est vraiment une porte ouverte à tout le monde. On a dit qu'on voulait renouveler le parti, qu'on voulait revoir son positionnement, son image, la première chose à revoir, c'est le chef.»

Lors du congrès, les militants de Projet Montréal ont adopté une résolution pour que la course à la chefferie débute officiellement cet automne. Mais c'est le conseil de direction du parti devra ultimement trancher sur la date du déclenchement de la course. Si Projet Montréal va de l'avant cet automne, le nouveau chef devra se lancer un an avant les élections, ce qui n'est pas idéal pour une personne provenant de l'extérieur.

Luc Ferrandez affirme d'ailleurs avoir approché des candidats externes au parti qui ont affirmé qu'ils seraient incapables de survenir à leurs besoins sans travailler durant un an.

«Même s'ils ne présentent pas, j'aimerais que Karel Mayrand, Laure Waridel, Alexandre Taillefer donnent leur appui à un candidat, proposent des solutions, viennent à un meeting», a lancé Luc Ferrandez lors de son discours devant les militants de Projet Montréal, une déclaration qui porte à croire qu'ils sont de ceux qui ont été approchés par le parti.

Dans son discours qui a duré une trentaine de minutes, le maire Ferrandez a aussi longuement critiqué le maire Coderre. Il a insisté sur le fait que sa «lune de miel» était désormais terminée et l'a comparé au colosse aux pieds d'argile.