Au tour de Montréal inc. de s'impliquer pour le 375e. Dix des plus grosses entreprises de la métropole annonceront ce matin une initiative sans précédent par laquelle ils offriront leur argent... et leur temps.

La Presse a appris que des acteurs aussi importants que Bell, Claridge et Saputo ont accepté de se joindre à un nouveau « groupe d'action » qui aura pour mandat de prolonger les fêtes de 2017 par la réalisation de « legs de nature économique et sociale ».

L'engagement des entreprises et institutions prend deux formes. Un don de 1 million de dollars chacun, d'abord, qui permettra de constituer un fonds de 10 millions pour la réalisation de « projets structurants ». Puis une participation active au « Conseil des gouverneurs », nouvelle instance présidée par Monique Leroux, présidente et chef de direction du Mouvement des caisses Desjardins.

« À la suite des travaux du comité de travail sur le statut de métropole, nous avons pris le bâton de pèlerin et nous avons frappé aux portes. On a ainsi réussi à convaincre plusieurs entreprises de se joindre à nous, dont certaines sont concurrentes et ont accepté de travailler ensemble ! »

On retrouve des épiciers, Loblaws et Sobeys, des institutions financières, le Mouvement Desjardins et la RBC, ainsi que les géants Québecor et Power Corporation (propriétaire de La Presse).

Ces entreprises, auxquelles se joint la Caisse de dépôt et placement, sont appelées les « grandes montréalaises » dans ce processus lancé notamment par le maire Denis Coderre et la présidente du 375e, France Chrétien Desmarais.

« Nous voulions ouvrir la porte à la commandite, mais sans nuire à ce qui se faisait déjà, explique cette dernière. Nous avons donc pensé à un modèle sans précédent, où les entreprises sont appelées à faire la même contribution financière et à donner du temps au sein du Conseil des gouverneurs. »

Une première pour la communauté d'affaires

Il s'agit d'une première pour la communauté d'affaires de la métropole, qui s'inscrit dans la foulée des implications citoyennes Je vois Montréal et Je fais Montréal. Déjà, une rencontre a eu lieu lundi dernier, au Complexe Desjardins.

« Il y a eu des interventions de haut niveau, selon la présidente du 375e. On travaille vraiment dans l'optique d'en retirer quelque chose de concret. On voit d'ailleurs le Conseil comme un groupe d'action, non pas comme un think tank. »

L'idée a germé ces derniers mois, à la suite du dépôt du rapport du comité sur le statut de métropole, qu'a aussi présidé Mme Leroux. On y présentait notamment les exemples de Boston, Manchester et Melbourne, des villes qui ont su rebondir grâce, entre autres, à l'implication des élus et de la communauté d'affaires. On souhaite s'en inspirer, en misant sur l'élan que donneront les festivités de 2017.

« On veut avoir un rôle structurant en appui au 375e pour établir une forme de legs durable qui va prolonger l'événement, explique Mme Leroux. On va d'abord apporter une réflexion de fond sur certains sujets, puis on va s'entendre sur un nombre d'initiatives. »

Et à quoi pourraient ressembler ces « projets structurants » pour lesquels une somme dépassant les 10 millions de dollars est prévue (d'autres entreprises réfléchissent à leur participation) ? Il est trop tôt pour le dire précisément, répond la présidente du Mouvement Desjardins.

« Je vous donne un exemple. Lors de notre rencontre, lundi, le président de la Jeune Chambre de commerce a lancé une idée. Il s'est demandé si Montréal, ville universitaire et collégiale, pouvait aller chercher l'engagement bénévole de tous les étudiants pour un projet donné. Je ne dis pas qu'on va réaliser cette initiative, mais ça va dans le sens de ce qu'on aimerait développer. »