Les coûts de la congestion sont multiples. Ses impacts sont vécus au quotidien, tant par les milliers d'automobilistes coincés dans d'interminables bouchons que par des entreprises, qui souffrent de délais de livraison accrus, du retard de leurs employés, du stress qui en découle ou des difficultés de recrutement de leur main-d'oeuvre. La Commission de l'écofiscalité du Canada présente de nombreuses études qui quantifient ces impacts sur le plan économique social et environnemental.

Les coûts directs

Toronto:7 milliards

Vancouver:1,4 milliard

Montréal:1,4 milliard

Les coûts annuels directs de la congestion routière sont estimés en attribuant une valeur financière au temps perdu par chaque automobiliste en raison des ralentissements et des retards, auxquels on ajoute les coûts directs (carburant, main-d'oeuvre, etc.) pour le camionnage. La valeur relativement faible des coûts dans la région de Montréal en comparaison de Toronto ou Vancouver tient principalement au fait que les études citées pour Toronto et Vancouver sont plus récentes. La plus récente étude sur les coûts de la congestion, dans la région de Montréal, date de 2008, et elle utilisait des données de circulation de 2003. En dollars de 2015, la somme des impacts calculée pour Montréal s'établirait à 1,7 milliard.

Les coûts cachés

Toronto: De 1,5 à 5milliards par an

Vancouver: De 0,5 à 1,2 milliard par an

Les coûts cachés de la congestion sont décrits par la Commission sur l'écofiscalité comme des «occasions perdues». Une entreprise n'arrive pas à embaucher des employés qualifiés parce que les conditions routières pour se rendre à ses installations sont exécrables. Un travailleur accepte un emploi moins bien rémunéré à un endroit donné parce qu'il est plus aisé de s'y rendre. Une entreprise déménage en raison de la congestion et augmente ses coûts de livraison et de déplacements en raison de l'éloignement de ces clients.

Les estimations réalisées pour Toronto et Vancouver datent de 2013 et 2015. Aucune étude semblable n'existe dans le cas de Montréal. Un sondage réalisé l'an dernier auprès de conseillers en ressources humaines a toutefois révélé que 70% des spécialistes en gestion de la main-d'oeuvre estiment que la congestion a un impact sur leur entreprise, alors que près de 80% croient qu'elle a un impact sur la santé psychologique de leurs travailleurs.

Le transport des marchandises

Selon une étude du département des Transports de l'État de Washington, datant de 2012, les consommateurs assument de 60 à 80% des coûts additionnels qu'entraîne la congestion pour les livraisons de marchandises.

L'environnement

La congestion routière fait augmenter les rejets de gaz à effet de serre (GES) en raison du surplus de carburant consommé dans les embouteillages. Ces émissions représentent 0,2% du total des émissions canadiennes de GES, selon Environnement Canada.

Les répercussions sur la santé

Selon une étude de 2013, «le tiers de la population canadienne vit à proximité d'autoroutes ou de grandes voies urbaines qui l'exposent à la pollution liée à la circulation et aux risques sanitaires qui en découlent». La pollution liée à l'automobile «accroît les risques d'asthme, d'hypertension artérielle, de maladies cardiovasculaires, de diabète et de stress». Enfin, les émissions des véhicules sont largement responsables du smog, qui est lié «à des taux supérieurs d'affections respiratoires et cardiovasculaires, de cancer et de problèmes de fertilité».

Bien que la congestion ne soit pas le seul facteur en cause, l'incidence sur la santé publique de la pollution causée par le secteur des transports a été estimée entre 4 et 7 milliards par année, au Canada.