La Ville de Saint-Lambert n'est pas prête à laisser tomber sa bataille judiciaire pour faire réduire le son des concerts au parc Jean-Drapeau. Le maire Alain Dépatie tend toutefois la main à ses vis-à-vis, dont le maire Denis Coderre, dans l'espoir d'en arriver à une «entente de bon voisinage».

Lundi soir, lors d'une réunion à huis clos, une majorité d'élus de Saint-Lambert ont décidé de «maintenir le cap dans le dossier du bruit» produit lors de festivals tenus au parc Jean-Drapeau, comme Osheaga ou Heavy Montréal, la fin de semaine dernière. La Ville de Saint-Lambert, qui a déjà déboursé 190 000 $ en dépenses juridiques, maintient ainsi sa demande d'injonction permanente. Celle-ci devrait être entendue sur le fond au printemps 2016 par la Cour supérieure.

Le maire Dépatie mise toutefois sur la négociation avec la Ville de Montréal, le promoteur evenko et la Société du parc Jean-Drapeau afin de régler le dossier hors tribunaux. «Ça va de mal en pis. Quand ton vis-à-vis ne t'écoute pas, il faut prendre les mesures qui s'imposent. Mais on veut négocier de bonne foi. Je pense que evenko va être plus réceptif», a affirmé le maire à La Presse. Il doute toutefois que les autres parties acceptent de négocier. 

Alain Dépatie demande que le son sur le site soit limité à 93 décibels à la sortie des haut-parleurs, afin que le son entendu de l'autre bord du fleuve soit limité à 60 décibels. «Il n'y a plus de limites de son au parc Jean-Drapeau, alors qu'il y en a une de 85 décibels au parc Maisonneuve et au Vieux-Port. À 60 décibels, on est capable d'avoir une conversation, de continuer de vivre.»

Ni la Ville de Montréal ni evenko n'ont voulu émettre de commentaires en raison des procédures judiciaires en cours. La Société du parc Jean-Drapeau n'a pas rappelé La Presse.

S'il n'y a pas d'entente d'ici là, les parties retournent en cour le 25 novembre pour la requête en irrecevabilité déposée par la Ville de Montréal et evenko.