Un pompier de Montréal qui poursuivait un collègue qui l'a accusé d'avoir consulté de la pornographie juvénile au travail recevra 60 000 $ de la Ville de Montréal, à l'issue d'une entente à l'amiable.

La poursuite initiale de 347 000 $ a été intentée en décembre 2010 par le pompier Dominic Prud'homme contre son collègue Gary Mailloux. De récentes démarches judiciaires avaient été entreprises pour hausser la compensation à 627 000 $ pour perte de salaire.

La poursuite allègue qu'en décembre 2009, M. Mailloux a « faussement » et de façon « mesquine, gratuite et fallacieuse » informé ses collègues, ses supérieurs et la police que M. Prud'homme avait visionné des images pornographiques à caractère juvénile sur un ordinateur de la caserne 26.

Aucune accusation

Une enquête policière a été ouverte, mais aucune accusation n'a jamais été déposée. La requête souligne par ailleurs que tous les pompiers de la caserne 26 avaient accès à l'ordinateur saisi par les policiers.

« Les policiers n'ont trouvé aucune preuve ni aucune trace d'images d'abus sexuels d'enfant, sur l'ordinateur sur lequel, tel que déclaré faussement par Gary Mailloux, Dominic Prud'homme aurait présumément consulté un site de pornographie juvénile », peut-on lire dans la poursuite.

« Tous les membres du service des incendies de la Ville de Montréal affectés à la caserne 26, ou presque, à l'occasion consultent sur support informatique ou réseau électronique, des images pornographiques, mais jamais, autant pour M. Prud'homme qu'à sa connaissance, ils n'ont consulté des images pornographiques à caractère juvénile », peut-on par ailleurs lire dans la poursuite.

Dans une déclaration mise en annexe dans le dossier de la cour, M. Prud'homme ajoute que la caserne 26 était, en 2010, abonnée à la chaîne Playboy.

Traumatisme

Dominic Prud'homme affirme avoir subi un « grave traumatisme » à la suite de cette fausse dénonciation, de l'enquête policière et de sa suspension.

« La fausse dénonciation du défendeur n'était que la fin de son plan machiavélique visant à maximiser ses efforts, même au prix du mensonge, de la mesquinerie et de la malice, et visant à faire en sorte que le demandeur quitte volontairement ou de façon forcée la caserne 26 », indique la poursuite.

Puisque les faits reprochés se sont déroulés dans l'exercice de ses fonctions, M. Mailloux était défendu par le contentieux de la Ville de Montréal. Le procès devait initialement débuter hier.

Selon un document interne de la Ville de Montréal que La Presse a obtenu, les services juridiques ont recommandé à la Ville d'autoriser un versement de 60 000 $ afin de donner plein effet au règlement de principe. « Le tout sans aucune admission de responsabilité », précise le document de la Ville.