L'opposition à l'hôtel de ville de Montréal a profité du conseil municipal pour presser le maire de contrer la venue du mégacentre Royalmount du promoteur Carbonleo sans quoi il risque de nuire au commerce de détail de la métropole. Préférant rester prudent face à ce projet pour le moment, Denis Coderre s'est montré incisif envers Projet Montréal, accusant les arrondissements que le parti gère de nuire à leurs propres commerçants en tardant à émettre leurs permis.

Le chef de l'opposition, Luc Ferrandez, a ouvert la séance du conseil municipal en questionnant le maire sur son plan pour arrêter le projet de mégacentre qui doit voir le jour à l'intersection des autoroutes 15 et 40. Avant de prendre position, le maire a dit vouloir laisser à la Commission du développement économique le temps d'étudier le dossier. Denis Coderre a indiqué qu'il se prononcera une fois que ce groupe d'élus lui aura présenté ses recommandations.

Pressé de questions par l'opposition qui l'accuse de laisser tomber les commerçants du centre-ville, le maire a répliqué que d'autres problèmes nuisaient déjà aux petits commerçants. Il a notamment évoqué les longs délais pour obtenir des permis dans les arrondissements de Rosemont-La-Petite-Patrie et du Plateau-Mont-Royal, tous deux contrôlés par Projet Montréal.

«Une des façons d'aider les commerces, c'est de s'assurer de réduire le temps [d'émission] des permis. On se rend compte qu'il y a un problème pour les commerces, un problème de développement économique local à cause des permis», a répliqué le maire Coderre.

Luc Ferrandez, qui dirige le Plateau, a défendu la performance de son arrondissement, estimant qu'il offrait d'excellents délais de réponse. En 2014, il précise que 72 % des demandes avaient été autorisées en moins d'une semaine. En moyenne, les demandeurs de permis ont dû attendre 22 jours.

Dans Rosemont, le maire François Croteau indique que son arrondissement fait face à une forte poussée de croissance dans le secteur commercial, 2500 permis ayant été délivrés l'an dernier. «Nous sommes en explosion de développement. Si ça allait si mal, pourquoi serions-nous aussi populaires?», dit l'élu.