La Ville de Montréal a terminé l'année 2014 avec un surplus record de 214 millions. Même si la métropole a réussi à considérablement réduire ses dépenses, les citoyens ne doivent pas s'attendre pour autant à voir leur compte de taxes diminuer au cours des prochaines années.

Les revenus de Montréal ayant été à peu de chose près les mêmes qu'en 2013, les finances de la métropole se sont essentiellement améliorées en raison de la baisse des dépenses de la Ville. Cette baisse est elle-même principalement attribuable à la diminution de la masse salariale de la métropole. Les cotisations versées par Montréal pour ses employés ont en effet diminué de 125 millions l'an dernier, notamment grâce aux effets de la loi sur le partage des régimes de retraite, ce qui est venu soulager les finances municipales.

Accro aux taxes

Les dépenses ont beau diminuer, la part des taxes dans la colonne des revenus de la Ville de Montréal augmente d'année en année, constate l'élu Guillaume Lavoie, de Projet Montréal. Pour la première année, la métropole a franchi la barre des 3 milliards en taxes foncières. «On dit souvent que Montréal est accro aux taxes foncières, et c'est encore plus vrai en 2014.» Cette hausse survient alors que la contribution du gouvernement a considérablement diminué l'an dernier. Les transferts ont en effet diminué de plus de 100 millions entre 2013 et 2014, baisse qui devrait s'accentuer en 2015 avec le pacte fiscal transitoire imposé par Québec. Les citoyens ne doivent donc pas s'attendre à voir leur impôt foncier diminuer. Le maire Coderre a d'ailleurs précisé hier que son administration maintenait sa décision d'augmenter les taxes de 2% par année d'ici la fin de son mandat, en 2017.

Dette en hausse

Les surplus ont beau être au rendez-vous, la dette de Montréal continue à croître rapidement. La dette brute consolidée de la métropole dépasse maintenant les 9,5 milliards, un niveau inquiétant pour l'opposition. «Notre niveau de dette est préoccupant. Les taux d'intérêt ne peuvent qu'augmenter», s'inquiète Guillaume Lavoie. Le maire Coderre ne s'est pas dit préoccupé par l'ampleur de la dette. Il a de plus rappelé que Montréal comptait payer de plus en plus ses travaux comptant pour réduire son recours aux emprunts.