Le gouvernement Harper a arrêté son choix sur le consortium Groupe Signature sur le Saint-Laurent, dans lequel se trouve la firme québécoise SNC-Lavalin, pour construire la structure visant à remplacer le pont Champlain.

Accompagné de représentants fédéraux, le ministre de l'Infrastructure, Denis Lebel, a confirmé mercredi que la proposition du Groupe Signature avait été celle retenue parmi les trois consortiums invités à soumissionner.

«Il s'agit de la proposition avec le coût le plus avantageux pour les contribuables tout en étant techniquement conforme aux demandes», a-t-il fait valoir, en conférence de presse, dans un hôtel du centre-ville de Montréal.

Groupe Signature sera ainsi responsable de concevoir, construire, financer, exploiter et entretenir la structure qui remplacera le pont Champlain. Alliance Saint-Laurent et le Partenariat Nouveau Pont Saint-Laurent étaient les deux autres consortiums en lice.

L'annonce du ministre Lebel ne comportait toutefois pas beaucoup d'autres nouveaux détails sur la structure qui doit être en service en décembre 2018 et avoir une durée de vie de 125 ans.

Il n'a pas été possible de connaître les coûts estimés de construction, qui devraient osciller entre 3 et 5 milliards $, ainsi que le montant qui sera facturé aux automobilistes qui emprunteront le nouveau pont. Le couloir afin d'accueillir un système de transport en commun devrait quant à lui être livré au mois d'octobre 2019.

M. Lebel a affirmé que les coûts du projet devraient être connus au moment de la signature du contrat avec le consortium, en juillet prochain, alors que les tarifs entourant le péage seront dévoilés «quelques mois» avant la mise en service de l'ouvrage.

Selon le ministre, des travaux préliminaires devraient s'amorcer au cours des prochaines semaines. Les fonctionnaires fédéraux présents sur place ont quant à eux indiqué que la construction devrait s'amorcer à l'été.

Outre SNC-Lavalin, le consortium Groupe Signature est composé de deux filiales d'entreprises espagnoles, soit ACS Infrastructures et Dragados Canada, ainsi qu'un groupe américain, Flatiron Construction.

Malgré les accusations de fraude déposées à l'endroit de la firme d'ingénierie par la Gendarmerie royale du Canada, M. Lebel s'est dit à l'aise voir l'entreprise être impliquée dans la construction du futur pont Champlain.

À maintes reprises, le ministre ainsi que les fonctionnaires fédéraux ont répété qu'un «processus rigoureux» avait été déployé pour analyser les propositions des trois consortiums qui avaient été retenus par Ottawa.

Advenant qu'elle soit reconnue coupable, SNC-Lavalin pourrait entre autres perdre le droit de soumissionner sur des contrats fédéraux. Si tel est le cas, tout semble indiquer que la firme ne serait pas écartée par le gouvernement fédéral.

«Nous avons des mesures en place pour s'assurer que le projet se réalisera, s'est limité à dire M. Lebel. Peu importe les résultats, nous serons capables de faire avancer le projet.»

Le seul scénario où SNC-Lavalin pourrait être écartée au profit d'un autre soumissionnaire se matérialiserait si la firme d'ingénierie était reconnue coupable avant la signature du contrat, ce qui est peu probable.

Le ministre de l'Infrastructure a dévié les nombreuses questions des journalistes entourant SNC-Lavalin en affirmant qu'il ne voulait pas spéculer sur quelque chose qui ne s'était pas produit.

«Nous travaillons avec des faits et pas avec des accusations», a-t-il dit.

La signature du pont sera un immense pylône s'élevant à 160 mètres - 120 mètres au-dessus du tablier - où seront ancrés les haubans qui serviront à soutenir la structure au-dessus de la voie maritime, son point le plus élevé.

Ce projet devrait créer 30 000 emplois, selon les estimations du gouvernement fédéral.