C'est vêtu d'un gilet du Canadien arborant le numéro un et le nom Montréal dans le dos que le maire Denis Coderre a donné, mercredi, les premiers coups de pédale de Bixi pour la saison estivale 2015.

Dans une cérémonie festive, au cours de laquelle une trentaine de personnalités de tous les milieux ont présenté leur propre Bixi personnalisé, le maire Coderre s'est réjoui de l'engouement pour le vélo en libre-service, dont le nombre d'abonnements a atteint 37 400, comparativement à 33 200 l'an dernier.

Parmi les personnalités venues présenter leurs vélos, on retrouvait les Bobby Bazini, Dumas, Ima, Maxim Martin, Infoman, Annie Pelletier, India Desjardins et plusieurs autres.

Après avoir craint pour la survie du service, la Ville s'est engagée à le soutenir durant les cinq prochaines années, tout en en confiant la gestion à un organisme indépendant, Bixi-Montréal.

«On a sauvé les meubles», a indiqué le maire Coderre, précisant que le projet était venu près d'échouer en raison du modèle d'affaires original.

«On n'a pas d'affaire à embarquer dans une aventure commerciale, mais le concept, le principe, le fait de pouvoir donner ce service-là à la population, c'est de plus en plus nécessaire», a-t-il ajouté.

Denis Coderre est toutefois convaincu que le pire est passé et, clairement, Bixi n'est plus en mode survie, selon lui.

«C'est en mode développement: la journée que j'ai pris la décision qu'on réorganisait de fond en comble Bixi, on a dit que c'était devenu un service», a dit le maire.

VLS: pas de monopole

Toujours dans le domaine du transport, le maire Coderre a par ailleurs tenu à remettre les pendules à l'heure relativement à son annonce, la veille, d'une politique d'électrification de voitures en libre-service (VLS).

Les compagnies Car2Go et Communauto, qui ont commencé à électrifier leurs flottes, ont exprimé leur crainte d'être éventuellement écartées à la suite de l'appel de propositions international qui sera lancé à l'automne pour la mise sur pied d'ici cinq ans d'une offre de 1000 voitures électriques en libre-service.

L'opposition à l'hôtel de ville avait également manifesté la crainte de l'octroi d'un monopole à la suite de cet appel d'offres.

«Il y a a qui «paranoïent', qui voient des scénarios où on fait des «deals', a imagé le maire dans son style coloré. Il n'y en a pas de «deal'. On veut s'assurer que, si la voiture libre-service vient à Montréal, que ce soit des voitures électriques.»

Denis Coderre a répété que l'intention de la Ville est simplement de développer un plan cohérent afin de créer une offre de VLS électrique à laquelle d'autres joueurs pourront participer, tout en affirmant que Communauto et Car2Go sont là pour rester.

Uber dans l'illégalité

Cependant, la Ville de Montréal ne voit aucune place pour le service Uber dans l'offre de transport montréalaise et le maire n'a laissé aucune place à l'imagination quant à l'avenir de cette organisation.

«Le problème d'Uber c'est que c'est du transport illégal. Quand vous voulez transporter des gens et qu'il y a un montant d'argent qui s'y rattache, ça s'appelle du taxi et il y a des règles qu'on doit prendre en considération», a-t-il dit.

Il a fait valoir qu'une industrie du taxi réglementée existe déjà à Montréal et qu'il était hors de question de laisser un service parallèle fonctionner sans aucune garantie en matière d'assurance, de filtrage de personnel, de contrôle de véhicules tout en échappant au fisc.

Bien que la Ville n'ait entrepris aucune offensive d'envergure jusqu'ici pour contrer le phénomène, le maire a indiqué que le ministre des Transports, Robert Poëti, et lui-même étaient à se pencher sur les aspects législatifs et réglementaires à ce sujet.