La Ville de Montréal offre 155 000 $ pour régler la poursuite d'une cycliste qui a subi de multiples fractures et un traumatisme craniocérébral après avoir roulé dans un profond nid-de-poule sous le viaduc Christophe-Colomb. La victime, une restauratrice de 38 ans, conserve aujourd'hui d'importantes séquelles perturbant son audition, son sens du goût et son odorat.

Initialement, la cycliste Julie Gilbert réclamait 352 944 $ pour douleurs, souffrances et inconvénients et perte de capacité de gains futurs. Sa mère, Anne Michaud, demandait pour sa part 25 000 $.

L'accident est survenu en pleine nuit de juillet 2011 sous le pont d'étagement ferroviaire, au sud du boulevard Rosemont, qui sert de démarcation entre les arrondissements Rosemont-La Petite-Patrie et Le Plateau-Mont-Royal. C'est un passant qui a retrouvé Mme Gilbert gisant à côté du nid-de-poule et qui a contacté le 911.

«Depuis l'accident, elle souffre de séquelles psychologiques, troubles de mémoire et de vision à l'oeil droit et éprouve de la difficulté à exécuter des tâches complexes. L'expertise neuropsychologique qu'elle a produite démontre une incapacité de 20 %», indique un document rendu public par la Ville vendredi.

Pour l'instant, impossible de savoir si Mme Gilbert a accepté l'entente à l'amiable autorisée mercredi lors d'une séance à huis clos du comité exécutif. L'avocate qui représente les plaignantes n'a pas voulu répondre à nos questions. Les documents de la Ville rendus publics vendredi portent cependant à croire que oui.

«Il existe des risques importants de condamnation malgré la possibilité d'un partage en raison de la faute contributive de la demanderesse, et ce, en raison de la présence du trou de bonne dimension se trouvant dans la chaussée en plein été, d'autant plus que les tribunaux ont actuellement une tendance à reconnaître aux cyclistes grièvement blessés un droit à une compensation monétaire dans des circonstances assimilables à celles qui nous occupent», peut-on lire le document préparé à l'attention des élus.

«Considérant les risques de condamnation à des montants importants et les coûts liés à la préparation d'une telle cause, notamment les frais d'expertise, il est dans l'intérêt de la Ville de régler ce dossier.»