Le controversé imam Hamza Chaoui étudie la possibilité de poursuivre Denis Coderre en diffamation, après que ce dernier l'ait qualifié samedi d'«agent de radicalisation» et de «fomenteur de tensions sociales».

Dans un communiqué émis ce matin par M. Chaoui et le conseil d'administration de son projet de centre communautaire, le prédicateur exige aussi des excuses de la part du maire de Montréal et de son collègue Réal Ménard de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve.

Les deux hommes ont «sérieusement terni» sa réputation et ont «contourné les règlements en vigueur pour les empêcher de jouir de leurs droits fondamentaux», plaide le communiqué.

M. Chaoui et ses collègues visent aussi «les ministres» qui se sont exprimés sur la question. Depuis une semaine, la ministre de l'Immigration Kathleen Weil a qualifié ses propos de «dangereux» et son homologue de la Sécurité publique, Lise Thériault, a affirmé qu'il avait été écarté d'événements communautaires dans sa circonscription.

«Je n'ai jamais appelé à la haine ou à la violence contre un groupe identifié dans mes prêches ou dans mes cours, a déclaré M. Chaoui par le biais de son communiqué. Au contraire, j'ai toujours encouragé les jeunes à s'intégrer harmonieusement dans la société québécoise.»

Il a déploré avoir été «cité hors contexte» pour expliquer les propos «qui ont pu choquer». Tout de même, «ce que je prêche est fondé sur le Coran et les écrits prophétiques, est suivi par la majorité des musulmans sunnites et se rapproche des fondements des traditions chrétiennes et juives», a-t-il fait valoir.

Le cabinet du maire Réal Ménard n'a pas voulu commenter le dossier. Le cabinet du maire Denis Coderre n'a pas immédiatement répondu aux requêtes de La Presse.